lundi 21 septembre 2015

GEOLOGIE DE LA SARTHE - ILÔT de PERSEIGNE - ALPES MANCELLES - COËVRONS - MASSIF de LA CHARNIE




La partie de l’actuel département de la Sarthe que nous allons tenter de présenter se situe au Nord, avec l’ilôt de Perseigne, au Nord-ouest, limitées par une légère courbe Alençon, Fyé, le Gué Lian : Les Alpes Mancelles, et une dorsale orientée Nord / Sud  avec les Coëvrons, prolongés du Massif de La Charnie. 

C’est un «  Pays d’architecture plissée », qui appartient au Massif Armoricain. Longue de plus de 2 milliards d’années, l’histoire géologique de cette partie du Haut Maine, voit la surrection et l’érosion successives au cours des temps Précambriens, le  volcanisme sous toutes ses formes, globalement décroissant. 

Géographiquement cette partie, est facilement reconnaissable par son relief et ses paysages contrastés, couvert de bocages et de grandes forêts. 





Carte géologique de la Sarthe de M. Triger - Document de la B.N.F. de Paris.



Préambule,


Le texte ci-après a été fortement inspiré et n’a pu être réalisé qu’avec l’appui des informations, des documents et des illustrations de 


 - Jean-Pierre André, Université d’Angers, laboratoire Géologie, auteur de Regard sur la géologie du Massif Armoricain.


- Romain Brossé, Maître de Conférences à l’Université d’Angers, auteur de plusieurs cartes géologiques, d’articles scientifiques, et organisateur de nombreuses excursions et tournées géologiques en Anjou, notamment pour la S.E.S.A., a su faire partager son expérience et apporter ses  connaissances sur le Massif armoricain à beaucoup d’entre nous. Qu’il en soit ici vivement remercié.


- Roland Buffard a bien voulu apporter à cet article ses commentaires et critiques constructives.


- Jean-Claude Fischer - Professeur honoraire du Museum national d’histoire naturelle de Paris - Guide des Fossiles de France - Editions Dunod.


- Alain Foucault - Professeur au Museum d’histoire naturelle de Paris et Jean-François Raoult - Ancien professeur à l’Université des Sciences et techniques de Lille - Dictionnaire de Géologie - Editions Dunod.


- Serge Elmi et Claude Babin - Ppofesseurs émérites à l’Université Claude Bernard à Lyon - Histoire de la terre - Editions Dunod.


- Les documents 120 - 286 287 - 321 - 357 - 358 et 393 édités par le B.R.G.M.


- Normandie - Maine de G. Alcaydé - Editions Masson.


-Val de Loire - de F.Doré - Editions Massons.


- Documents de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


- Des Centres des Archives départementales de Laval ( Mayenne - 53 ) ; d’Alençon ( Orne - 61 ) ; du Mans ( Sarthe - 72 ).


- Albert Guillier - Géologie de la Sarthe - Archives départementales de la Sarthe.


- Collectionneur privé.


Avec nos très sincères et profonds remerciements.



Ultimes contreforts orientaux du Massif Armoricain,





























Carte du Massif Armoricain et des prolongements vers la Normandie, le Maine, et le Sud Loire -Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.



* - Ilôt de Perseigne,


* - Alpes Mancelles,


* - Coëvrons,


* - Massif de La Charnie.



Plus en détail, l’ensemble du sol de la partie Occidentale du département de la Sarthe ondule de 100 à 400 mètres d’altitude, sans qu’on puisse le qualifier de région montueuse, et encore moins de région plate. En quelques endroits seulement le relief est plus accusé. Ce sont ceux où la dureté particulière des matières constituant le sol a permis à quelques masses rocheuses de rester en saillie ; cette condition est remplie par certains granites et surtout certaines couches de grès siluriens, dits grès armoricains, que le métamorphisme a changés, par places, en véritables quartzites et qui entourent les masses granitiques d’une ceinture protectrice.

Telle est l’origine de la croupe granitique de la Montagne d’Arrée et de ses flanquements gréseux métamorphisés. De la encore le relief gréseux et quartzeux du Menez Hom, de la Montagne Noire, de la forêt d’Écouves et de Perseigne, des Coëvrons, de La Charnie qui forment les parties saillantes du Massif Armoricain oriental.

Ce relief de La Charnie, n’est qu’un cas particulier d’une disposition générale qui se retrouve plus au Nord, dans les Coëvrons, la ride de Pail, prolongée de la Forêt d’ Écouves et cette longue muraille coupée de brèches pittoresques qui va directement de Domfront à Mortain. Tous ces plis dérivent d’une même cause : la présence de bandes de grès siluriens, qui, dans la sculpture du sol, ont pris l’aspect saillant correspondant à leur dureté.

Quant à cette présence, elle s’explique par des raisons géologiques diverses, se rattachant directement à un affaissement architectural, soit sous la forme synclinale, soit une forme plus complexe. La nature gréseuse du sol se traduit aussi par la présence d’opulentes forêts, seule configuration de végétation qui convienne à ce sol ingrat : forêt de la Charnie ; forêt de Sillé ; forêt de Pail ; forêt de Multonne ; forêt d’Andaine ; forêt d’Écouves ; forêt de Perseigne….


Notre sol, de cataclysmes  en………cataclysmes…!
Le passé de notre sol, est sous nos pas,


C’est dans l’histoire géologique qu’on trouve la première explication de la physionomie du territoire appelé « département de la Sarthe », s’étendant des derniers contreforts du Massif Armoricain, séparant le « Hault Mayne «  du «  Bas-Maysne » ; jusqu’aux abords du Bassin Parisien. Cette région caractérise d’une succession Nord / Sud de «  Pays » bien marqués.

tout a commencé, en des temps hors de la portée de la mémoire humaine.


Nous savons, et nous avons vu que le globe terrestre proprement dit, s’est condensé de la nébuleuse solaire. Qu’il a été pendant vraisemblablement des centaines et des centaines de millions d’années en état d’incandescence absolu, puis a commencé un très lent processus de refroidissement progressif s’étendant , sur plus d’un milliard d’années. La surface de ce globe, tout d’abord se fixa, puis se durcit, se solidifiant. Le globe qui allait être appelé «  Terre »,  était dépourvu de toute forme de vie. En dépit des recherches il est pratiquement pas possible de retrouver la moindre trace de vie d’organismes végétales, animales quelconques de ces lointaines époques.

Lorsque l’atmosphère vaporeux qui l’environnait se fut condensée,

- que lesdites vapeurs furent refroidies et se transformèrent donc en un  liquide : l’eau,

- que les eaux ainsi formées, se convertirent en étendues marines,

- que ces eaux se stabilisant aux environs de 60°, les éléments chimiques en sustentation dans ces immensités marines donnèrent naissance inéluctablement aux différentes combinaisons du carbone ; éléments de base des tous premiers organismes.

Ces premiers organismes inconsistants, gélatineux, albuminoïdes n’ont malheureusement laissé aucune trace, aucun vestige pouvant instruire sous quelque forme que ce soit les siècles à venir ;  ils ne se son pas et n’ont pas pu se fossiliser.

Les tous premiers fossiles qui nous sont parvenus, sont ceux d’êtres vivants, ensevelis dans le fond vaseux des océans, qui furent ainsi protégés des influences et des actions destructrices d’animaux contemporains marins et terriens. Enfouis dans ce sol meuble, avec la solidification de celui-ci, ils furent en quelque sorte pétrifiés, cuirassés, les molécules minérale remplacèrent au fil du temps les molécules organiques.

Ce processus fut également extrêmement lent, il se déroula sur des centaines et des centaines de milliers d’années, et il se poursuit.

Ainsi, dans un sol perméable, exemple les sables ou les grès, la fossilisation qui est conjointe avec le durcissement du sol, est totalement différente de celle des terrains perméables comme les argiles.

Quelquefois l’animal est simplement moulé, il n’en reste que la forme, strictement conforme à la réalité, évidemment la forme tout simplement. Dans d’autres cas, et comme nous l’avons écrit précédemment chacune de ses molécules, pour ainsi dire, fait place à une molécule minérale correspondante, fournie par le terrain ambiant qui presse, comprime le cadavre, le squelette, la coquille ou autre, et l’absorbe intégralement.

D’autres fois, il y a simultanément enveloppement et pénétration des coquilles, des rostres ou autres enveloppes par le calcaire, ou  encore dans certains cas, une attraction de la pyrite ou bisulfure de fer autour des fossiles, ou même à l’intérieur de celui-ci.

En conclusion,  de nombreux êtres ayant vécu dans ces temps anciens que nous avons classifiés d’ères Primaire / Paléozoïque - Secondaire / Mésozoïque - Tertiaire / Cénozoïque et Quaternaire nous sont parvenus sans subir de transformations moléculaires considérables. Si le dépôt protecteur offre une imperméabilité absolue, il peut sauvegarder pendant des siècles et des siècles des êtres ensevelis.

C’est le cas des limons de Sibérie constamment glacés, où des cadavres entiers de Mammouths ont été découverts, sans aucune trace d’altération de la chair et du poil dans un état de fraîcheur de la vie. C’est également le cas, des insectes pris dans l’ambre.

Ainsi, on peut affirmer que les fossiles sont des témoins fiables et incontestables d’une époque géologique précise, qu’ils sont de ce simple fait de précieux auxiliaires pour les géologues et des marqueurs géologiques crédibles.


Le Globe terrestre,


Notre globe terrestre antérieur à la vie, c’est-à-dire le globe primitif, se composait principalement de fer. La densité de la planète est de : 5,5, - cinq fois et demie celle de l’eau prise comme unité. Cette densité prouve que le globe terrestre est formé d’éléments plus lourd que ceux qui existent dans la constitution de son écorce terrestre.

Le granite pèse entre 2,6 et 2,7. Il en est de même du gneiss, du quartz et des micaschistes. La densité de l’ardoise est de 2,6 à 2,9 ; celle du basalte et 2,8 à 3,1 ; celle du calcaire lithographique de 2,7 ; celle du grès de 2,2 ; celle du marbre de 2,6 à 2,8 ; celle du gypse / pierre à plâtre de 2,2. On peut donc affirmer, que tout cela est bien inférieur à la densité moyenne de la Terre. En effet, si notre Terre était composée de roches granitiques, elle pèserait cinq fois plus qu’un globe de mêmes dimensions composé uniquement d’eau ; or elle pèse cinq et demie plus.

Dans ce cas précis, cette différence dans la densité aurait de curieuses conséquences, nous pèserions beaucoup moins que notre poids effectif, avec la même force musculaire ; nous serions plus légers. La Lune tournerait moins vite dans sa rotation autour de la Terre, de ce fait les mois seraient plus longs, entraînant …etc….etc. Tout se tient dans l’unité de la nature.

Les masses de fer natif resurgissant des profondeurs du globe, en affleurements à la surface, les phénomènes de magnétisme terrestre , les chutes de météorites ferrugineux, des fragments pouvant être éjectés de la Terre elle-même lors des anciens primitifs de s formation, et en sustentation dans l’atmosphère……Tout ceci nous conduisant à admettre, ou tout au moins à supposer que le fer entre dans une grande partie dans les matériaux constitutifs de notre planète. Sa densité : 7,2 est précisément pour donner le poids qu’elles doivent avoir aux couches intérieures du globe.

L’écorce du globe terrestre, c’est-à-dire le terrain primitif est comme nous l’avons déjà survolé composé majoritairement de granite, de gneiss, de micaschistes doches dans lesquelles dominent le quartz, le feldspath et le mica


Si les cataclysmes se sont succédés……
les arrangements des matériaux formant le sol où nous déambulons au quotidien, n’en ont  pas pour autant été disposés au hasard.


Diagramme de la formation de l'écorce terrestre - Document collection privée.

Stratification,


Les différents matériaux constituant le sol où nous déambulons au quotidien, ne sont pas disposés au hasard, sans ordre.

Nous savons déjà que les roches sédimentaires se sont formées dans l’eau en couches ou strates consécutives, conditionnées par les transgressions, et les régressions.

Cette disposions par couches déposées porte le nom de : strafitication, et l’étude de ces couches constitue le «  branche de la géologie » - stratigraphie *

* du latin stratum signifiant couche, et du grec graphein précisant décrire.

Les dépôts sédimentaires étant conditionnés par l’action directe de la pesanteur, les couches sont, à l’origine, toujours à peu  près horizontales, mais les mouvements du sol les ont souvent dérangés. Dans les pays de plaines, les roches sédimentaires ont généralement gardé leur position primitive, dans les régions aux reliefs accidentés, elles sont au contraire relevées, plissées, parfois même renversées.

Lorsque plusieurs couches horizontales  ou non, superposées restent parallèles entre elles, on dit que : la stratification est concordante.

Si par contre, ces couches sont relevées, et que d’autres couches  viennent buter obliquement, les deux séries sont en : stratification discordante.

Ce phénomène de discordance a une importance capitale, car il permet d’étudier facilement, sur leurs tranches relevées et ramenées au jour ( affleurements ), des terrains qui sans lui seraient restés enfouis / cachés sous des terrains plus récents.

Quand, dans une série de couches concordantes, les couches supérieures s’avancent plus loin que les couches inférieures, on dit que cette disposition est : transgressive, par qu’elle dénote / elle nous dévoile que la mer a transgressé peu a peu ses limites, pour faire des dépôts sur une étendue de plus en plus développée.














Schéma type d'affleurements - Documents exclusif B.R.G.M.
























Affleurement Cambrien dans le Nord-Ouest Sarthois - Document collection privée.


























Deux ammonites en mauvais état, ce qui donne à penser, qu'elle ont été passablement ballottées après leur mort ; extraites à 676 et 7,25 de profondeur - Document collection privée.


Fossilisation


Dans la terre,  plus ou moins profondément dans le sous-sol, les corps organisés et enfouis ne sont représentés que par les parties solides de leur corps. Il devient donc difficile d’admettre, qu’il puisse en être autrement les parties molles se décomposant et changeant de forme trop rapidement, et trop facilement pour que les sédiments qui les entourent aient le temps de se solidifier pour en préserver, et même en conserver intégralement les formes. Il en résulte que le corps certaines espèces ayant vécu au cours des ères Primaire, Secondaire, Tertiaire et Quaternaire, dépourvues de parties solides, n’ont pu être découvertes à l’état fossile ; bien qu’ayant côtoyé les espèces à parties solides.

Les animaux et les végétaux qui vivaient et mouraient sur le sol n’ont laissé que très peu de traces, au cours de leur existence, l’action dissolvante de l’atmosphère finissant toujours par attaquer et à faire progressivement disparaître, les parties les plus résistantes de leur corps. Mais, lorsque pour une raison ou pour une autre ils tombaient dans l’eau, ou bien, y étaient entraînés, après leur mort l’action des vents et celle des pluies. Transportés par les courant dans des bassins, des étendues aquatiques de différentes dimensions, où séjournaient l’eau douce ou l’eau salée ; ils y étaient peu à peu recouverts de sédiments. Ils se trouvaient dans les conditions indispensables à leur fossilisation.

Les animaux vivant dans les éléments fluviaux ou marins, évoluaient dans des milieux nettement plus favorables à leur conservation fossile ; puisque qu’après leur mort, les sédiments en sustentation finissaient invariablement par se déposer, et à les recouvrir progressivement, mais totalement. En milieu océanique, il est arrivé que des corps d’animaux rejetés sur les plages, soient endommagés et même disloqués par les tempêtes. Séjournant alors, sur la terre ferme ils s’y détruisaient rapidement.

Un autre facteur important, intervenaient dans la fossilisation. Les pluies torrentielles, et les abondantes fontes des neiges du Quaternaire, provoquaient des crues gigantesques, submergeant les basses vallées et les plaines en aval. Leurs boues ensevelissaient les cadavres d’animaux et les restes de végétaux terrestres.


Diagramme du processus de fossilisation - Document B.N.F.




























COPROLITHES ( excrément grossissement 52  de TRILOBITES défini par BOECK en 1827
Arthropodes - Trilobites - Paradoxididés
Ère :  Paléozoïque Période :  Paléozoïque inférieur Époque




















CALYMENE BLUMENBACHI défini par P. CATTO
Arthropodes  - Trilobites - Calyménidaee
Ère :  Paléozïque Période :  Paléozoïque inférieur ; Étage :  Silurien




























ASTEROPHYLLITES  EQUISETIFORMIS défini par SCHLOTHEM en 1820
Cryptogrames - Sténophytes - Équisétales - Calamitacés
Ère : Paléozoïques ; Époque : Carbonifère supérieur


























DIPLOCTENIUM  FALLOTI défini par BATALLER en 1936 et
défini par le labo de l’Université de LA COROGNE - Marnes noduleuses fossiles
Ère :  Mésozoïque Période :  Crétacé supérieur ; Époque :  Santonien / Campagnien


























AULOSMILIA  BOFILLI ( PLACOSMILLIA défini par  VIDAL  en  1921
Cnidaires - Anthozoaires - Hexacoralliaires - Cyclolitida
3 pièces de 5,5 à 2,5 cm.
Ère :  Mésozoïque Période :  Crétacé supérieur ; Époque :  Turonien



























CELLOPORARIA  PALMATA défini par MICHELIN en 1847
Bryozoaires - Gymnolaemata - Celoporaria  - Lepraliellidae
Ère :  Cénozoïque Période :  MiocèneÉpoque :  Langhien soit - 15 M.a.



























GRAMMOCERAS  PENESTRIATULUM défini par SOWERBY en 1825
Mollusques - Céphalopodes - Ammonoïdes - Hildoceratidae
Ère :  Mesozoïque Jurassique inférieur - Lias Époque :  Toarcien




























DACTYLOCERAS  SEMICELATUM ( Orthodactyledéfini par SIMPSON en 1843
Mollusques - Céphalopodes- Ammonoïdes - Stephanoceratidae
Ère :  Mesozoïque ; Jurassique  inférieur - Lias Époque :  Toarcien inférieur


























GONIOPYGUS   DURANDI défini par PERON/GAUTIER en 1881
Échinodermes irréguliers- Holasrerisae - Toxastéridés
Ère :  Mésozoïque Période :  Crétacé supérieur Époque :  Santonien / Campagnien


























TOXASTER  AMPLUS défini par DESOR en  1858
Échinodermes irréguliers - Spatanguides - Toxastéridés
Ère :  Mésozoïque Période :  Crétacé inférieur Époque :  Hauterivien - Document collection privée

Plissements,


Non seulement les couches de terrains sédimentaires sont fréquemment relevées, mais elles sont encore souvent plissées. Ces plissements résultent de pressions latérales dont nous découvrions la cause. On peut en produire de semblables en comprimant latéralement le dessus d’une nappe sur une table, ou plus simplement une feuille de papier A4 en posant les aux deux extrémités et en rapprochant les mains latéralement..nous obtenons un : anticlinal.

Un pli est dénommé en géologie : anticlinal, quant sa convexité est dirigé vers le haut, c’est-à-dire vers le ciel, lorsque les couches décrivent une arche.

On qualifie de : synclinal la disposition inverse, où les couches forment une cuvette.

Les reliefs, les montagnes constituent généralement une succession de plis - anticlinaux et creux - synclinaux.

Quelquefois, les couches géologique d‘un anticlinal prennent une disposition divergente, c’est  un «  pli en éventail » ( exemple au Mont Blanc ). Si la poussée est extrêmement puissante le « pli est reversé ». Il peut se produire que le pli soit complètement «  couché ». Il n’est pas rare , lors promenades pédestres en montagnes, d’observer ces différents plis, dans des escarpements. Mais, ils arrivent aussi, que ces plis soient dégradés par l’érosion. Les plis renversés instituent généralement des reliefs isolés.


Failles,

Les roches par principe ne sont également toutes flexibles, et leur flexibilité est systématiquement limitée : des plis trop accentué peuvent déterminer une cassure qui inévitablement se produit là où la tension est la plus forte.

Ces cassures délimiteront un certain nombre de compartiments qui n’étant plus contenus / maintenus, pourront jouer / glisser en s’enfonçant , les uns par rapport aux autres, comme les pierres d’une voûte mal équilibrée, et d ce fait se placeront invariablement à des niveaux différents. De telles cassures sont dénommées géologiquement : failles - la valeur du déplacement des terrains de part et d’autre de la faille s’appelle : rejet de la faille.

D’une manière générale, les terrains les plus anciens ayant eu à subir les plus puissantes et les plus longues pressions au cours de l’Histoire géologique de la Terre, sont de ce fait ceux dont la stratigraphie est la plus accidentée.




Faille parfaitement visible sur le terrain ( surlignée en rouge ) - Document collection privée


Très tôt l’homme a su tirer partie de ce matériau, le  « grès armoricain »,


























Affleurements de grès armoricain à la limite des Alpes Mancelles et des Coëvrons, offrant un impressionnant pan rocheux - Document collection privée.


























Trois lames polies en grès armoricain, si l’une est affûtée, fixée à un manche par des lanières de cuir, a été utilisée comme outil ; les deux autres, ne le sont pas. Elles étaient destinées au troc, à l’échange. Une forme de commerce s’était développé par les voies de terre reliant les clans quelquefois très éloignés, entre eux  --  long.  28,7 - 20,8 - 24,6 cm. -  Document collection privée.


L’ILÔT de PERSEIGNE, 


Sur la lisière orientale de l’Armorique, on retient avant tout de Perseigne, la présence de ses porphyres quartzifères ou guanophores, pétrosiliceux, et tufacés.



















Carte de 1426, relative au Massif forestier de Perseigne - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Il est certain que toute cette partie quelque peu montueuse, du Massif Armoricain qui délimite partiellement le département de l’Orne, de celui de la Sarthe, celui-ci du département de la Mayenne, a été affectée par des dislocations. Celles-ci  mettent en relief, des région, des « Pays distincts », où dominent le grès armoricain comme  : le Massif de Perseigne, dénommé par les géologues « ilôt », détaché au milieu des sédiments du Jurassique, les Alpes Mancelles et les Avaloirs couronnés par des bois ; les Coëvrons où les tufs éruptifs jouent un rôle important et en finale le « Massif de La Charnie », et sa forêt.

Les dépôts des transgressions marines du Crétacé, ne permettent aux bandes sédimentaires du Jurassique que de rares affleurements, et plus précisément dans le Bas-Maine - la Mayenne, et dans le Massif de La Charnie.

À l’Est de la Forêt de Sillé, au pied des hauteurs , un développement plus important se déploie engendrant la « Champagne citée dans certains actes anciens Campagne Mancelle ». Autres émergences du Jurassique le « Saosnois », et la « Campagne d’Alençon », remarquablement fertile, ponctué de plantureux herbages, d’où émerge un « ilôt » au sol beaucoup plus ingrat une proéminence du Paléozoïque «  le Massif de la forêt de Perseigne » .

Géologiquement
- Pendant les périodes Siluriennes : de -435 à -410 M.a. et Dévoniennes : de -410 à -360 M.a. (  selon Alain Foucault et Jean-François Raoult ), 3ème et 4ème étages du Paléozoïque, le département de la Sarthe a été comme nous l’avons fréquemment écrit ; immergé. Les couches appartement à ces immersions, constituant des étages géologiques se trouvent situés pour la majorité à des profondeurs considérables sous nos pieds. Toutefois, il y a des exceptions, dans les cantons de Sillé ( documents B.R.G.M. - Fresnay-sur-Sarthe : 287, et Sillé-le-Guillaume : 321 ), où les dépôts qui s’y étaient superposés, ont été entraînés entièrement par l’érosion des eaux.



















Carte de 1747, dévoilant l’importance de la Forêt de Perseigne, et le relief de touute cette région - Document Géoportail.


Les soulèvements tectoniques qui se produisirent vers la fin de l’époque de transition du Trias, repoussèrent vers l’Ouest, le rivage de la mer. Aussi il est tout particulièrement difficile de trouver des affleurements appartenant aux étages Permien : de -295 à -245 M.a. et Triasique :  de -245 à -205 M.a. ( selon Alain Foucault et Jean-François Raoult ). 






















Carte d’Etat Major dressée en 1818, remaniée en 1866, sa version ( Noir et Blanc ), permet d’évaluer le relief de cet «  ilot dénommé également massif de Perseigne » - Document Géoportail.



Un affaissement du sol se produisit vers -205 M.a., les éléments marins s’étendirent alors très largement sur notre département, à l’exception de la protubérance primaire du «  Massif de Perseigne », l’isolant, et en faisant une île intégrale. « l’ilôt de Perseigne » apparaît comme détaché, solitaire au milieu de sédiments datant du Jurassique.


Ce « Massif » est un prolongement oriental du Massif Armoricain affecté de dislocations, qui  mettent en relief cette émergence où domine le grès armoricain, dans la haute vallée de la « Sarta », et situé sur la rive gauche de cette grande rivière, ligne séparative entre les diocèses du Mans et celui de Sées. Là, au IVème siècle Saint-Liboire, évêque du Mans, avait bâti une église dédiée à Saint-Pierre et l’avait dotée d’un domaine lui appartenant ( vetera aliquae……une redevance de cire et d’huile qui fut acquittée jusqu’à la Révolution ).

























Cristaux de quartz blanc du Massif de Perseigne - Document collection privée.


Cette protubérance de terrains du Primaire, isolé des terrains anciens par des étendues de calcaires du Jurassique au Sud, tandis que le Nord est cerné par  des marnes du Crétacé. Cette forêt s’étend sur 5087 hectares, si l’altitude au village de Neufchatel est de 150 mètres, au centre du Massif forestier elle atteint 350, s’abaissant dans son versant Nord juqu’à la « plaine de Saint-Aubin » qui marque le « bocage Percheron. C’est vers cette zone que les porphyres sont en son centre apparents, le soulèvement a provoqué un rehaussement des gneiss, des schistes et des grès argileux qui constituent la majeure partie de la superficie de la forêt; le climat permet au chêne d’être le principal élément, le hêtre s’y rencontre par tâches, le charme et le sous-bois son harmonieusement équilibrés.

Au Jurassique inférieur - Lias, notre département est submergé par les eaux marines, celles-ci dessinent une ligne de rivages légèrement sinueuse d’Alençon, passant par Douillet-le-Joly, Saint-Rémi-de-Sillé, Parennes, Joué-en-Charnie, Solesmes et Précigné. Le Massif de Perseigne, était véritablement une île dont les contours étaient sensiblement analogues à ceux de l’actuelle forêt. Des couches successives furent déposées par cette mer, perpendiculaires à cette ligne de côtes.























Diagramme géologique - Document Albert Guillier.


À la fin de ces dépôts, le sol se soulève,

- 1er mouvement au Nord et à l’Ouest les roches granitiques et porphyriques affleurent, suivant une ligne du Massif de Sillé au Massif de Perseigne : ce soulèvement atteint son paroxysme sur le versant Sud de la forêt de Perseigne, et au Nord de Contilly. Ainsi, ce rehaussement est de 225 mètres aux «  Buttes de la Nue », pour seulement 50 mètres à La Flèche. La pente du Nord au Sud est de 173 mètres. Quelques contrôles, permettent d’afficher une altitude de 150 mètres à Joué-en-Charnie, pour 100 mètres à Chauffour, de 76 à Sablé-sur-Sarthe, pour 50 mètres à La Suze. La pente est également Ouest / Est. Ces différences de niveau démontre incontestablement un soulèvement lent progressif, du Nord(ouest du département de la Sarthe.

Au début du Jurassique supérieur - Malm, plus précisément l’Oxfordien, le relèvement Nord-ouest s’est poursuivi, comme nous le dévoile les dépôts antérieurs sous-jacents présentant une bande positionnée au-dessus, plus élevée que les dépôts postérieurs qui se retrouvent ainsi en retrait. Il devient évident, que la conjugaison de ces mouvements de terrains, influa considérablement sur l’étendue marine. ; modifiant la ligne des rivages.  Celle-ci après avoir reculé, progressa vers le Sud-est, faisant émergé progressivement vers le Kimméridgien notre département.

Suite à un nouveau soulèvement ayant atteint un maximum, celui s’abaissa provoquant un retour des éléments marins. S’est la partie saillante située au Nord-ouest de notre département qui a servi d’axe de rotation à ce second mouvement; de ce fait le Sud-est fut le premier à se trouver immergé.

C’est vers la fin du Crétacé inférieur, au Cénomanien, une nouvelle transgression marine se produisit , beaucoup plus importante que les précédentes, et plus particulièrement celles du Jurassique. L’abaissement progressif du Sud-est, favorise l’avancement du rivage. Cet abaissement augmente donc l’inclinaison et accentue l’élévation du Nord-ouest. La mer avance progressivement vers l’Ouest, dépassant Alençon, elle s’avança au-delà de Sablé-sur-Sarthe, et  pénétra même dans le Bas-Maine - la Mayenne. Le département de la Sarthe fut entièrement submergé, seuls quelques points élevés du Massif de Perseigne ( point culminant le Signal de Perseigne - 346,56 mètres, or que le pavé au sommet de la tour de la cathédrale du Mans est à 76,16 mètres ), et de la forêt de Sillé-le-Guillaume émergèrent. Les couches cénomaniennes qui recouvraient partout celles du Jurassique, ont été entraînées en partie, de manière à laisser  apparaître de vastes étendues de dépôts datés du Lias, des Oolithes, et de l’Oxfordien.
























MYOPHORELLA CLAVELLATA, est également dénommée TRIGONIA BRONNI, une espèce presque identique est connue sous le nom de SCAPHOTRIGONIA NAVIS.
C’est un mollusque de la classe des  Lamellibranches, de l’ordre des Trigonoloïdes , falille des Trigoniidés. - C’est un fossile marqueur, on le rencontre dans les strates du Jurassique inférieur.



Les cours d’eau deviennent de furieux torrents, qui  dévalent, rongent entraînent des dépôts argileux superficiels, rendant l’eau des estuaires troublent, et toutes formes de vie animale impossible. De ce fait aucun fossile-marqueur n’y a été découvert : les argiles verts. La plus grande profondeur a été enregistré au niveau de La Ferté-Bernard, où l’intensité de la vie marine a constitué un important dépôt calcaire.

Comme lors de la période Jurassique, un exhaussement se produisit et la mer recula vers l’Est de notre région, après avoir déposée le craie-tuffeau ; puis quitta définitivement notre département.

En conclusion, il est possible d’écrire que les nombreuses variations de la ligne des côtes dans notre département, consécutives aux fréquents changements de niveaux de la mer en place, pendant les différentes périodes géologiques, jointes à l’action des grands courants qui ont traversé l’ère Quaternaire, expliquent d’une façon précise, et incontestable la présence d’un aussi grand nombre de variétés de terrains, appartenant à des périodes géologiques différents, quelquefois très éloignées les unes des autres ; offrant aux collectionneurs passionnés une si importante variété de fossiles-témoins.


























Cette pierre de 36,4 cm. de long sur 24,4 cm. De large porte les empreintes de plusieurs MYOPHORELLA. 
Cela indique que plusieurs mollusques ce sont déplacés, ont marqué le plancher marin meuble avant la solidification de celui-ci. C’est à ce moment précis que les empreintes se sont fossilisés . Lors des périodes glaciaires, la gélifraction a séparé cette section de l’ensemble, et les flots torrentueux de la rivière Sarthe, ont déplacé sur une longue distance  ce bloc, en le roulant ont arrondi ses bords.


Revenant en arrière, pour mieux enchaîner, il est un fait que les terrains couvrant la plus grande partie du département de la Mayenne, et pénétrant dans celui de la Sarthe, sont des «  terrains de transition ».

Un autre fait certain, leurs limites, à l’exception de « l’ilôt de Perseigne » , nettement séparé par la rivière Sarthe, forment un rebord dont la direction générale va du Nord-est à l’Ouest . Cette bordure est, en de nombreux endroits, marquées par des dépôts du Lias, précisant le rivage. Les soulèvements telluriques de granites et de porphyres, ont provoqués dans ces terrains des accidents géologiques tout particulièrement intéressant à constater, et même à étudier.

En certains endroits selon M. Guillier, les strates soulevées ont atteint, et même dépassées la verticale. Ainsi, elles se retrouvent superposées en sens diamétralement opposé à celui de leur formation originel. Il est possible lors de promenades, dans ces régions localisées de notre département, de remarquer des affleurements de roches du Précambrien, recouvertes, ou voisinant avec des grès, des schistes ou des calcaires datant du Silurien ou du Dévonien. Cette amalgame donne de toute évidence une fertilité du sol excessivement variable.






















L’une des carrières du flanc Septentrional du Massif de Perseigne - Document collection privée.


Un site géologique incontestable, mais également un site historique Sarthois….


Historiquement 
- En 854, l’enquête diligentée par Charles le Chauve, l’évêque de Sées, Hildebrand reçut les deux missi. Ces émissaires royaux selon les textes originaux, avaient la pittoresque et montueuse forêt de Perseigne ( Saltus Persicus ), avant d’arriver au dernier village du Maine dominant la rivière Sarthe, limite séparative entre le diocèse de Sées et celui du Mans. Là Saint Liboire, évêque du Mans avait construit au IVème siècle une église dédiée à Saint-Pierre.

Lorsque le comte du Maine Hugue II succéda en 955, à son père Hugue Ier, qui détenait cette autorité depuis au moins 936, il vit d’un très mauvais œil, et non sans une certaine inquiétude, la puissante expansionniste de Yves Ier, seigneur  de Bellême, lié aux ducs de France et de Normandie, et dont la vaste seigneurie s’étendait mancelle du Saosnois, flanquée du Bellêmois, étayée par le Pasys de Sées et la Passais, se déployait de la rivière Sarthe aux portes du Mans. Hugue II, constatant l’importance d’un pouvoir qui était déjà ancien, qui ne cessait de se développer, d’autant que l’oncle de Yves Ier, Sigefroy de Bellême, briguait l’évêché du Maine.

Avesgaud de Bellême, évêque du Mans de 997 à 1036, après avoir succédé sur le siège de l’épiscopat du Mans à son oncle Sigefroy de Bellême, donna à son frère Guillaume, seigneur de Bellême divers propriétés du Soasnois, dans la forêt d Perseigne ( Post obitum autem Ivonis, ego Willelmus et Godehildis mater mea, cupienies adresser beneficia Sactae Mariae et Santi Leonardi abbatis…….) - Arch.61 , H.2150. -  : Villiers - Rougemare et Louzes.

Cartulaire de Sainte-Marie de Perseigne, ordre de Citeaux, diocèse du Mans - F.latin 5474. Abbaye de Perseigne, paroisse de Neufchâtel-en-Saosnois, fondée en 1145 par Guillaume III Talvas, comte de Bellême, Ponthieu et d’Alençon. La Forêt de Perseigne faisant l’apanage de Monsieur ( frère du Roi  ), située dans le ressort de la Forêt de Mamers, elle s’étendait suivant les anciennes mesure sur 10.411 arpents 87 perches.


































Enluminure du Cartulaire de Marmoutiers pour le Perche - 1104 - verso 11 - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Guillaume III Talvas de Bellême, seigneur de Bellême, comte Ponthieu et d’Alençon ( 1093 - 1172 ), ( fils de Robert II Robert II de Bellême et d’Agnés de Ponthieu ), également cité dans certains actes sous le nom de William.Poursuivant les usages de son père et de ses Aïeux, grand ami des moines ; non content d’accroître considérablement le temporel des monastères existants ( Saint-Sauveur-le-Vicomte - 50 : A.D.50 - Cartulaire n°139 ; Saint-Martin-de-Sées et Saint-Evroult - Gallia Christina - t.XI, et d’autres…..). Il en fonda de nouveaux ( Saint-André-de-Gouffern - diocèse de Sées : Gallia Christina t.XI - Instrumenta c.744 ) - ( Notre-Dame de Perseigne dans le diocèse du Mans : Cartulaire de l’abbaye Cistercienne de Perseigne - A.D.72 ; Médiathèque du Mans et B.N.F. de Paris ).

Selon des renseignements fournis par les Cartulaire, en 1167, Mathieu Papillon, chevalier, avec Patrice de Forsenne, censitaire de l’ l’abbaye de La Coulture à Saint-Mars-sous-Ballon, Gervais de Prulai ( vraisemblablement Pruillé, et Hugues de Chantenay, sont témoins à la Convention par laquelle Payen de Chaources ), céde à l’abbaye de La Coulture les églises de Brûlon, Bernay et Saint-Mars-sous-Ballon. En 1208, les mêmes sont cités comme témoins en compagnie du dernier héritier de la dynastie des Braitel, Hugues, à une donation faites par Robert, fils du comte Jean d’Alençon à N.D. de Perseigne.

Hugues de Braitel, très riche et puissant seigneur, issu de la maison des vicomtes de Beaumont apparaît cité pour la dernière fois dans un Chirographe de 1208, par lequel en sa qualité de seigneur de Courgains ; il confirme une donation faite aux moines de l‘abbaye Saint-Vincent. Philippe de Braitel est témoin dans une Charte de donation faite devant Robert, fils de Jean, comte d’Alençon - ( A.D.72 ; I, 49 ), à l’abbaye Notre-Dame de Perseigne.























Document collection privée.


Payen de Clinchamps participa le 19 juillet et le 9 octobre 1145, à la consécration de l’abbaye de Perseigne par Guillaume Passavant, évêque du Mans, et Girard, évêque de Sées. Ce monastère, dédié aux saints martyrs Denis, Rustique et Eleuthère, avait été construit grâce à la générosité de Guillaume de Montgomery, comte de Ponthieu, fils successeur de Robert-le-Diable, comte de Bellême, d’Alençon, du Perche, marquis de Saosnnois, vicomte de Falaise et d’Hexmes, avec l’assentiment de ses deux fils Widon et Jean - ( Gallia Christiana - t.XIV- instruments fol.132-135 ). À cette cérémonie, sont cités Payen de Clinchamps, qui avait épousé vers 1129 Louise de Laval, Rosselin, vicomte de Beeaumont, Hugues et Robert de Melle, Geoffroy de Laval, fils de GuyV, seigneur de Laval, beau-frère de Henri III, roi d’Angleterre.

Adam, religieux de Marmoutiers, élevé au rang d’Abbé de l’abbaye de Perseigne ( Annales de Citeaux de 1190 ).

Après 1185, les documents concernant l’abbaye de Saint-Calais se raréfient, toutefois en 1186, on peut affirmer que l’Abbé se dénommait Aucher ( Aucherus ), quen 1194, il figurait comme témoin dans une donation par les deux frères Foulques et Robert d’Assé, d’une terre appelée le «  Champ roux » d’une ouche à l’abbaye de Perseigne.

Le 23 janvier 1203, Jean-sans-Terre, écarte Robert, comte d’Alençon, de la possession du château de La Guerche, dont il était propriétaire, parce que fidèle partisan du roi de France, Philippe Auguste. Robert, avait épousé en seconde noce Jeanne, veuve de Hugue VI de Châteaudun, plusieurs Chartes la désignent comme comtesse d’Alençon et dame de La Guerche. Elle mourut vers 1213, et fut inhumée en la chapelle de l’abbaye de Perseigne. À la mort de Guyonnet, Emma hérita de la seigneurie de Laval,, dont Raoul III, vicomte de Beaumont conserva le bail. En 1214, Philippe Auguste, roi de France, après avoir l’assentiment de la famille donna en mariage Emma, à Robert III, comte d’Alençon. Selon le nécrologe de Perseigne, il mourut le 8 septembre 1217. Son fils Robert IV, devait décéder en janvier 1220, et ne fut jamais comte d’Alençon, seigneur de Laval, selon  la même source.


Gravure à l’aquarelle de l’abbaye de Perseigne, côté entrée Sud - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


En 1246, Vidimus de Geoffroy, évêque du Mans, fait à la requête des religieux de Perseigne, d’une Charte de Guillaume aussi évêque du Mans, d’un accord entre les moines de Blois et le comte Jean d‘Alençon, d’abord de deux moulins que les moines possédaient «  ab antiquo, Mamerti ( à Mamers) et d’un pressoir en cette même ville.

En 1843, Lainé, digne successeur du Chevalier de Courcelles, généalogiste royal insérait dans le VIIIème volume de ses Archvives généalogiques et historiques de la noblesse de France, la 1ère édition d’une notice de 48 pages in-8° :
- 6 Chartes datées de 1070 à 1382,pour la plupart inédites et authentifiées y paraissent, et plus précisément celles émanant des Cartulaires des abbayes de Champagne, Fontainedaniel, Marmoutier, Perseigne, Saint-Vincent du Mans.

Foresta de Perchet ( réf. Manusc. CCCLXCI ), la forêt du Perche couvrait encore au XII / XIIIIème siècle l’ensemble du territoire limité et compris entre l’Iton, le Loir et l’Eure, dont les plus importants vestiges actuels sont les forêts de Perseigne, Bellême, Bonnétable et Bercé.

Le 14 février 1890, le Président de la République Française autorise par décret n° 22187, le Préfet de la Sarthe à passer au nom de l’Etat avec monsieur le Comte de Semallé, demeurant à Tours, le contrat d’échange sans soulte de deux parcelles boisées, d’une contenance d’ensemble de un hectare trente et un ares trente huit centiares, quatre dix neuf décimètres carrés, dépendant de la forêt domaniale de Perseigne, mais séparée du massif principal par des voies de communication, contre une parcelle de deux hectares soixante treize ares cinquante deux centiares à prendre dans un terrain boisé dit le Patis Cornu, faisant hache dans ladite forêt domaniale et appartenant au sieur de Semallé.

Document collection privée.


Selon A. de Lapparent, professeur de Hautes Etudes en 1906. Les porphyres du Massif de Perseigne, émanent de ceux du Massif Armoricain, ils se rapprochent beaucoup des elvans. Ils sont pétrosilicieux, et tufacés

ALPES MANCELLES,


C’est en 1851,  que cet ensemble de reliefs de roches anciennes, fracturé par la rivière Sarthe, entre Saint-Céneri-le-Gerei ( Orne ) et Saint-Léonard-des-Bois ( Sarthe ) a été officiellement appelé «  Alpes Mancelles ».

























Carte de 1747, représentant la région couverte par ce qui est dénommé les Alpes Mancelles - Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris.


Géographiquement
- Dans le Sud du département de l‘Orne, qui jouxte le Nord-est de celui de la Mayenne, débordant largement dans celui de la Sarthe, les ondulations marquées de deux massifs de collines jouent à la montagne, dont l’un des d’entre eux a reçu le nom «  d’Alpes » : Alpes Mancelles dit-on dans le Maine, où l’on croit à leur grandeur, mais qui sont en réalité que le prolongement Septrntrional des Coëvrons, ou en dialectes locaux Couëvrons. L’origine de ce nom, selon des Historiens locaux, et non des moindre serait Celtique, dont la 1ére syllabe quelque peu dénaturée serait : coat signifiant forêt vallonnée. Par extrapolation,, Coëvrons pourrait désigner : élévations boisés ou éminences boisées ou encore mamelons boisés. Désignations parfaitement justifiées, par leurs formes bombées, leurs pentes forestières.

Cette région spécifique est caractérisée par le rehaussement de roches du Primaire - Paléozoïque, avec épanchement de roches éruptives. Ces hauteurs se hissent à 352 mètres, et même souvent plus : le Mont Avaloir dans la forêt de Multonne atteint 417 mètres dans le Massif de Pail. Ce relief impérissable donne à l’homme un porphyre d’une qualité exceptionnelle, qu’il exploite souvent à flanc de ravin, souvent vestiges de torrents impétueux, sinueux, décapant le roc.

Ainsi affluents de la Sarthe, le Sarthon,, l’Ornette,  le Merdereau, la Vaudelle, la Vègre et l’Erve. 

Carte d’Etat Major dressée en 1818, remaniée en 1866, cette version permet d’évaluer le relief de cet de cette chaîne de rehaussements - Document Géoportail.























Carte d’Etat Major dressée en 1818, remaniée en 1866, ce document nous dévoile l’ensemble d’une région tourmentée par un relief très ancien - Document Géoportail.
L’élément maître de notre département, est incontestablement la rivière Sarthe. Elle se caractérise par une défaillance considérable annuelle, pendant trois ou quatre mois  de 3, quelquefois 4 et même 5 m3/seconde, avant de reprendre son débit normale.


La rivière Sarthe est implicitement l’âme du département qu’elle nomme. Celui-ci est un prolongement géologique de la Bretagne, qui y ajuste son territoire au Bassin Parisien, nettement plus récent. Seul l’angle Nord-ouest se relève nettement. C’est dans ce profil de roches très anciennes que la Sarthe, se tordant dans des défilés profonds, dans les roches granitiques et schisteuses de l’Armorique. Quant la rivière sort de ce que l’on pourrait dénommer «  les gorges de la Sarthe », c’est comme une via Mala, non pas violente, mais austère.

Elle pénètre dans un environnement de oolithes, de craies, de calcaires qui pressentent le Basin Parisien. Dans les Alpes Mancelles, aucune formation cristallophylienne ne semble représentée, les couches que l’on y trouvent sont plus récentes, et leur apparence cristalline est certainement postérieure. Ainsi, ceux que l’on découvrent entre Gesvres et Saint-Léonard-des-Bois sont des schistes argileux très micacés, mâclifères, modifiés au contact du granit.























Document collection privée.


Nous référant au plus près au document 287 du B.R.G.M, l’Histoire sédimentaire de cette région débute au Briovérien supérieur, c’est-à-dire entre -650 et -540 M.a. ; avec le dépôt, en milieu profond, d’une puissante série de turbidités ( couches des sédiments détritiques déposée en une fois par un courant ). Étroitement associée à des argilites, des siltites et des grès gracieux au sein de séquences granulasses. Au cours de l’orogenèse ( processus conduisant à l’érection d’un relief ) cadomienne, ces terrains du Maine subissent des déformations sous de très fortes  pressions.


Géologiquement
- Au Sud-ouest d’Alençon s’est l’éventrement de ce prolongement oriental du Massif Armoricain, faisant barrière montueuse entre la Normandie et le Maine.

La rivière qui a donné son nom au département de la Sarthe le 4 mars 1790, après avoir tranché, s’engouffre, engloutissant au passage :  La Briante - long. 17 km. sur sa droite ;  le Sarthon - long. 25 km. sur sa droite ; l’Ornette - long. 14 km. sur sa droite ; le Merdereau 26 km. sur sa droite. Son cours sinueux dans les contreforts de l‘extrémité du Massif Armoricain, et s’être frayé avec difficultés  En aval du « pont de la Folie », elle perd progressivement son cours à caractère torrentiel.

C’est après avoir pratiquement contourné aux deux tiers le Massif de Perseigne, et ses roches primaires, peu avant Fresnay-sur-Sarthe, dans les oolithes anciennes que la Sarthe s’allonge. Sur sa gauche se développe un « Pays », qui a nom de «  Saosnois », connu Historiquement depuis le IVème siècle, par sa très célèbre « colonie de Saxons », qui avaient flairé la richesse du sol reposant sur trois points précis :  les plantureux herbages pour l’élevage de chevaux et de bovins ; les opulentes terres chanvrières ; les sols céréaliers éminemment fertiles.

Après avoir échappé à la tenaille des granits et des schistes des Alpes Mancelles, la grande rivière traverse une campagne dominée dans le lointain par les dômes enchainés des Coêvrons, c’est la «  Champagne de Conlie ». Cette Champagne monotone, triste et paraît très dénudée à l’approche des grandes sylves.


















Carte de 1426, relative à la région couverte par ce qui a été dénommée les Alpes Mancelles - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Historiquement

- C’est après avoir contourné le Massif de Perseigne et avoir conflué successivement sur sa droite avec la Vézone ( long. 20 km. ) à Hauterive, la Briante ( 17 km. ) au cœur de la ville d‘Alençon, et le Sarthon ( 25 km. ), que la rivière Sarthe sortie de l’éventrement rocheux appelé Alpes Mancelles, reçoit l’Ornette ( 14 km. ) à Saint-Léonard -des-Bois.

















Carte de la région que nous développons de la fin du XIVème siècle - Docuent de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

















Carte  du tout début du XVème siècle ( 1400 / 1424 ) - Document de la Bibliothèque Nationale de France.


















Carte de 1552 couvrant la région des Alpes Mancelles - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.



En 1119, Montreuil fut rendu à Robert de Saint-Céneri ( Orderic Vital - t.IV, p.348 ). En 1138, avec l’assentiment de Robert Giroie, seigneur de Céneri, Simon le Roux, ayant pris position dans le château d’Echauffour, se lance à la conquête du domaine de Robert, comte de Licester dans lles environs d’Evreux ( Orderic Vital - t.V, p.106 ). Le 2 mai 1308, le vicomte d’Alençon adresse au roi Philippe IV le Bel, une lettre mandatant deux citoyens de Saint-Céneri ( Saint Scelerin dans l’acte ), Macé Platet et Phelipot pour aller à Tours, pour le représenter auprès des Templiers - sceau de cire jaune sur simple queue de parchemin - réf. J.415 ; n°85.



La Sarthe se fraye, et taille dans le Massif Armoricain un passage, elle s’insinue dans des à pics vertigineux - Document Géoportail.



En 1268, Charte latine fe Geoffroy ( Freslon ), évêque du Mans égle et termine comme arbitre un procés entre les religieux de Saint-Vincent et le Prieur de Saint-Léonard-des-Bois ( Sancti  Leonardi de Nemore ). En 1272, une Charte de l’Official du Mans ( H.260 ), réunit le prieuré de Saint-Léonard-des-Bois à la mense conventuelle de l’abbaye Saint-Vincent du Mans. En recherchant, dans les archives nous avons découvert qu’en 1395, la châtellenie de Fresnay-sur-Sarthe, appartenait à Pierre II, comte d’Alençon. Comme nous venons de le voir, et la possibilité de le constater dans le Cartulaire des Chartes de l’abbaye Saint-Vincent, la très puissante famille Juillé, dont les membres se distinguèrent les uns des autres par leurs libéralités au bénéfice de cette abbaye ; possédait incontestablement non seulement Saint-Léonard-des-Bois, mais également d’importants domaines dans les environs.

En janvier 1429, suite à son sacre à Reims, Charles VII confia au duc d’Alençon d’attaquer et de vaincre les Anglais à Patey en Beauce, outre une cuisante défaite, et 1.200 prisonniers dont deux célèbres capitaines d’Outre Manche Talbot et d’Escalles, les Anglais tenaient toujours la place forte et le château d’Alençon. En août 1430, Bonmoulins, et Saint-Céneri-le-Gerei étaient libérés de l’emprise anglaise ( chartier t. I, p.110, chap. LX ). Le duc confia la défense de Saint-Cénéri-le-Gerei ( Saint-Senerin dans le texte ) au sieur de Lorrey, les Anglais tentèrent en vain de le reprendre, jusqu’au moment où ils furent complètement annihilés à Beaumont-le-Vicomte, seuls six cents purent échapper dans une fuite éperdues - vestiges présumés : ruines d’un château et d’une forge dite forge de la bataille.























Document collection privée.

Une lettre de rémission datée d’Argentan du 15  décembre 1431, mentionne l’occupation de Saint Sénerin-le-Géré par les Français, ainsi que Gennes, et le Bois ( réf. JJ.175 ; n°116 ).



Document collection privée.


Le jeune Pierre de Brézé, né à Saumur vers 1410, fut fait chevalier par le comte du Maine à la suite de la reprise de la place de Saint-Céneri, vers le milieu de 1429. Saint-Léonard-des-Bois, si du haut de « Narbonne », on peut jeter un coup d’oeil sur la « manoir de Linthe », on peut voir également les méandres de la rivière Sarthe, qui serpente entre les pans du relief, plus ou moins détruit. Il remarque le « Haut Fourché » - ( Vau-Fourché dans les textes anciens ).


Reliefs à Saint-Léonard-des-Bois - Document Géoportail.



Géographie en aval  de Saint-Léonard-des-Bois
Documents collection privée.


Aux roches de la Barre, le chemin frayé autrefois dans le roc porte le nom «  d’Engouloir ». C’est le 15 juillet 1453 que Jean Bouchet ou Du Bouchet, en présence de Jean de Beaumont, et de Jeanne de La Ferrière veuve du seigneur de Vernie, témoins dans cette transaction, donna à Marguerite de La Ferrière, dame d’Assé, 25 livres de rente, en échange de la terre et appartenance de Saint-Léonard-des-Bois, avec les bois de Chamasson et de La Fresnaye, et tous les droits y afférents. À Saint-Léonard -des-Bois en 1886, le bourg comptait 58 pour 221 individus ; les Coslains 17 pour 68 ; Champs-des-Pas 14 pour 43 ; la Paire 10 pour 36 ; La Burelièree 11 pour 36 ; La Mare 9 pour 35 ; La Fouasserie 7 pour 35 ; La Jarrière 5 pour 33 ; La Ribottière 8 pour 38 ; Les Gourpardière 5 pour 33.

Lame de hache en grès armoricain polie, et affutée. Sa longueur 30,6 cm. la détermine comme du Néolithique final - Documents collection privée.     


COËVRONS


La  chaîne  des  Coëvrons


Les Coëvrons, forment une chaîne de collines, qui constitue la ligne de partage des eaux de la rivière Manne et de la rivière Sarthe; C’était au Moyen Âge la courtine du «  Bocage Vendéen » et du «  Bocage Normand ». Ces collnes constituait en quelque sorte la frontière du duché de Beaumont et de la baronne de Sillé - réf. A.D. 72 - E N° 21

Au nord d’Évron, dans le département de la Mayenne, anciennement dénommé Bas-Maine, s’étend une chaîne régulière de collines «  la chaîne des Coëvrons », dépendant du Massif Armoricain, qui orienté du  Nord-est au Sud-ouest, sépare le Haut-Maine du Bas-Maine, le département de la Mayenne de celui de la Sarthe. Son point culminant,  le Mont-Rochard, entre Évron, ou plus exactement Saint Gemmes-le-Robert et Bais, s’élevé à 357 mètres. C’est de cette  chaîne à Voutré - 72, que Paris tira en partie le porphyre de ses  pavés. 

Carte d’Etat Major dressée en 1818, remaniée en 1866, ce document nous présente le « Massif de la forêt de Sillé-le-Guillaume »  qui avec celui de « La Charnie »  constitue pratiquement la « Chaine des Coëvrons »  - Document Géoportail.


Le MASSIF ARMORICAIN est une chaîne ancienne située à l’extrême ouest de l’Europe, correspondant principalement à la Bretagne, aux reliefs s’étendant aux  départements de la Mayenne et de l’Orne. Son appellation provient de l’ancien nom d’Armorique, région de la Gaule indépendante située entre les fleuves de la Loire, de la Seine et l’Océan Atlantique. Érigé à l’ère paléozoïque ( terme ancien désignant l’ère Primaire ) de l’orogenèse hercynienne, il n’a, contrairement au Massif Central, qui date de la même époque, que peu profité du plissement alpin. Il a cependant été soulevé - conjointement avec la cordillère Cantabrique - lors de l’ouverture du Golfe de Gascogne, dont il est avec ce massif l’épaulement.

Bien qu’il atteigne rarement l’altitude de 400 mètres, le Mont des Avaloirs culmine à 417 mètres, et le Signal d’Écouves à 413 et la Butte Chaumont à 378 mètres dans l’Orne,. Il  doit néanmoins être classé et considéré parmi les massifs montagneux, tant pour la nature de ses sols que pour ses paysages escarpés.

L’appellation ARMORIQUE, émane directement du mot gaulois : Aremorica, désignant dans l’Antiquité une vaste région de la France, s’étendant en arc  de cercle de Pornic, situé au  sud de l’estuaire de la Loire, au Sud-ouest de Nantes, jusqu’à Dieppe, au Nord du Pays de Caux. Elle comprenait donc toute la Bretagne historique, c’est à-dire la province de la Bretagne, mais également d’une partie Ouest des Pays de la Loire. Elle était peuplée de plusieurs peuples Celtes regroupés en une Confédération armoricaine.
Strabon, géographe grec, et Posidonios décrivent les Armoricains ( Armoricain ) comme trouvant leur origine dans le groupe Gaulois belges  ( Belgae ) dont Jules César dans Commentarii Bello Gallico écrivait «  Horum omnium fortissimo sunt Belgae » soit «  de tous les Belges ce sont les plus valeureux ».


 Historiquement 
- L’appellation «  Coëvrons » est connu depuis le Moyen Âge, sous des formes diverses : Capella Sanctoe Triinitatis de Couevron ( archives de la Sarthe ) ; Montem Crebuon en 989 ( Cartulaire d’Évron ) ; Sylva de Coesvrons en 1219 ( Cartulaire d’Évron ) ; In memore de Coivronio en 1222 ( Cartulaire de Champagne ) ; Couevrons en 1327 ( Louis-Julien Morin de la Beauluère) ; les landes des Couevrons en 1672 ( Aveu de Sillé ) ; les Montagnes des Couesvrons en 1706 ( Hubert Jaillot ).

Au delà de la chaîne de collines, nettement circonscrite, qui se développe vers  le Nord-est du Signal de Voutré à Montreuil-le-Chétif, de nos jours le terme Coëvrons désigne plus généralement la région  d’Évron.

Document I.G.N.


Géographiquement 
- La chaîne des Coëvrons se trouve limitée au Nord comme au Sud, par deux entailles, représentées par des vallées très anciennes et profondes, creusées par deux cours d’eau disparus dont l’emplacement fossile n’est plus représenté que par des tronçons de quelques ruisseaux : ainsi l’on trouve au Nord de cette chaîne, le ruisseau des Defais, entre Cordé et Quincampoix dans le département de la Sarthe ; l’Orthe, entre le bois de la  Fontelais et Saint Pierre ; l’Erve, depuis Vimarcé jusqu’à Assé-le-Bérenger ; enfin au Sud, les ruisseaux  de Voutré et de la Végre, qui sont sur le prolongement l’un de l’autre mais qui coulent en sens inverse et ne sont séparés à leur point d’origine que par un seuil sans importance. La direction de cette dernière vallée est aisée à remonter jusqu’à Sillé-le-Guillaume, où se manifeste très nettement entre cette agglomération et la butte d’Oigny, et aussi encore plus à l’Est ; où elle est utilisée pour le tracé du chemin  de fer Paris-Brest par Laval-Le Mans, qui utilise cette dépression pour quitter le Massif Armoricain et déboucher dans la plaine oolithique de Conlie, dénommée « Champagne ». Le fond de ces deux vallées délimite géographiquement au Nord et au Sud, les Coëvrons, à un niveau très inférieur par rapport au sommets de cette chaîne de collines qui plafonne entre 130 et 170 mètres.

Ces vallées sont dominées du côté opposé à la chaîne par des hauteurs formant autour de celle-ci une sorte de ceinture continue. Ce sont : la Crête de Cordé - alt. 169 mètres ; celle de Mont-Saint-Jean - alt. 191-243 mètres ; le bois du Querray - alt. 219 mètres ; la suite de collines allant de Saint-Martin-de-Connée au bois de Crun, et sur la ligne de laquelle se situent le mont Rottu - alt. 299 mètres et le mont du Feu - alt. 297 mètres. Du bois de Crun - alt.285 mètres, les hauteurs reprennent la direction du Sud pour constituer les roches de la Grippe et du Roc d’Enfer, qui surplombe le bas-fonds des Galinières et d’Assé-le-Bérenger, et l’on découvre la croupe terminale des Coëvrons, qui s’élève de 169 mètres au-dessus de la vallée de l’Erve.

De la Grippe, les crêtes s’atténuent, et l’on peut suivre les sommets des collines grâce aux hauteurs des Rondins - alt. 169 mètres et de Peutiballe - alt. 210 mètres.

Après avoir traverser l’Erve à la Crousille, on retrouve la chaîne des Coëvrons, plus caractérisée, avec la butte de Clou Gautier - alt.190 mètres et de Huche loup - alt..210 mètres ; avec celles qui dominent au Sud du bourg de Rousessé-Vassé ; et plis loin encore, après avoir passé la entaille  de la Vègre, au pied de la  Butte d’Oigny.

Orienté du Nord-ouest au Sud-est, le synclinal des Coëvrons, s’allonge sur un peu plus d’une trentaine de kilomètres, approximativement de Fresnay-sur-Sarthe à Assé-le-Béranger. Il est constitué par une solide base Cambrienne et Silurienne ( cartographiée en 1899  par Oehlert - feuille 77 ) ; les Cambriennes placées juste au-dessus des grès armoricains,  aux faciès lithographiques variés, en particulier des schistes et calcaires magnésiens qui superposent un poudingue de base dénommé poudingue pourpré. Des Lingules y ont été trouvées.

Cette variété de l’assise des calcaires cambriens des Coëvrons se matérialise sur la bordure Nord du synclinal, par des calcaires oolithiques, pisolithiques, béchiques, noduleux, concrétionés, c’est-à-dire tout un échantillonage de roches qui indiquent, et même précisent des conditions de sédimentation particulières où les organismes ont d’ordinaire une grande part. Ainis, les calcaires concrétionés de la «  Maison Neuve à Saint-Pierre-sur-Orthe », ont probablement une origine dans l’existence d’algues inférieures.

La bordure des deux synclinaux de Pail et des Coëvrons est typique et présente une couche de poudingue pourpré de 5 à 6 mètres d’épaisseur ; surmontée par 100 à 150 d’arkose. On peut constater entre les deux synclinaux un anticlinal Briovérien. Au Nord des Coëvrons, les poudingues ( Briovériens ) et les poudingues pourprés sont dissemblables. Les premiers la pâte est chosistes , la seconde est arkosique.

Document collection privée


Géologiquement
Selon le Compte rendu de l’Académie des Sciences de Paris ( T273 , PART3 , série D , 1563 ) l’analyse stratigraphique des Coëvrons révèle une épaisseur de 4000 mètres de terrains paléozoïques à l’intérieur desquels de nouveaux repères fossilifères et lithologiques sont mis en évidence ( note de Jean Le Gall transmise par Jean Orcel ).

Les Coëvrons forment un synclinal * allongé Nord-est / Sud-ouest dont les assises sont essentiellement Cambrienne ( de - 540 à -500 M.a. ). Dans sa partie orientale ( versant Sarthois ) apparaissent des formations Ordovicienne  ( de -500 à - 500 à - 435 M.a. ) et Silurienne ( de -435 à - 410 M.a. ), qui en de très nombreux endroits sont masqués de plus en plus souvent par les dépôts des transgressions marines de l’ère Secondaire - Mésozoïque. 

Le Compte rendu de 1971, fait  état  de précisions stratigraphiques,

- les coupes servant de base à ce travail se situent d’une part sur le parallèle de Saint-Rémy-de-Sillé pour le Cambrien ; d’autre part sur la route de Segrie à Montreuil pour l’Ordovicien et le Silurien.

La formation du 1er dépôt Cambrien ( Poudingues et arkoses ), repose directement sur le socle Cadomien ( de Cadomus nom latin de Caen - 14 ) plissé antérieurement par des efforts tectoniques ( phase tectonique à la limite du Précambrien et du Cambrien), représenté par une couche sédimentaire épaisse composée de débris issus de l’érosion du Massif Armoricain datant du Briovérien supérieur ( de -590 à - 540 M.a.), attestée par des schistes à galets disséminés : les Tilloïdes. Le contact quoique tectonisé est parfaitement visible au Sud de Sillé-le-Guillaume à la « Butte d’Oigny ». La direction de la couche de conglomérat est Nord 120°, qui est identique à celle de la schistosité dans le socle. Ce développement hercynien ne masque absolument pas le clivage de fracture dans le Briovérien, et la disharmonie structurale des deux systèmes.


Schéma du plissement des Coëvrons - Document A. Guillier.


Dans la partie orientale des Coëvrons ou en Charnie la première manifestation carbonatée se traduit par le dépôt de calcarénites fétides de teinte sombre, intercalée dans des sédiments terrigènes fins. Abstraction faite des reliefs, des ondulations consécutives à des répétitions tectoniques il existe deux bandes principales de calcaires d’une puissance de 50 à 150 mètres.

Le Ier cycle sédimentaire se termine par une formation de grès, dénommés «  grès de Sainte-Suzanne ». Ce sont des grès-quartzites  gris ou violacés, à grain grossier, localement plus fin, nettement caractérisés par leur stratification oblique. Dan la carrière de la «  Butte du Coq », on trouve à environ 50 mètres du toit des grès un banc de tuf verdâtre de 1 m. d’épaisseur, témoin d’une activité volcanique.

Le volcanisme pyroclastique ( du grec : puros = feu ;  klatos = brisé ), débris de roches magmatiques éjectés par les volcans ; acide comme à la carrière de Voutré.

La carrière de la Kabylie à Voutré - 53, au début du XXème siècle - Document collection privée.

cette même carrière dans la seconde moitié du XXème siècle.......
























Document collection privée.

Présence d’un tuf - roche grossière tendre et poreuse, formée par l’accumulation de cendres volcaniques en milieu marin, proche continental, d’une puissance d’environ 20 mètres . Y abondent des pisolithes ( du latin pisum = pois ; lithos = pierre ) - concrétion calcaire su sphérique, d’un diamètre supérieur à 2mm., et à structure concentrique, pouvant correspondre à une grosse oolithe.


Après la cessation, puis la disparition de l’activité volcanique, s’installe une période de sédimentation argileuse, et les formations de grès à ciment argileux, riche en micas blancs détritiques, dénommés psammites de Sillé. L’ épanchement de roches volcaniques assimilables au « Porphyre de Sillé » s’est effectuée au-dessus des psammites, vraisemblablement sous une faible couverture qui sera décapée par l’érosion.

Les formations cambriennes s’achèvent avec les grès violacés dit de «  grès de Blandouet », où alternent les siltstones ( roches sédimentaires plus ou moins consolidées ), et des argilites verts.

La transition entre le Cambrien et l’Ordovicien est parfaitement visible à l’Est de Sillé-le-Guillaume dans la «  carrière des Bourdaines ».























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La dernière transgression Ordovicienne, concrétisée par les «  grès Armoricain », transgressifs recouvrent des derniers dépôts émergés et la transformation du sédiment meuble et sédiment solide ( solidification) des dépôts du Cambrien.

Autre constat la région des Coëvrons présente des caractères intermédiaires entre le Nord et le Sud. Le Cambrien ne repose pas sur un Briovérien quelconque, mais sur un Briovérien contenant déjà des galets. La structure géologique de la chaîne des Coëvrons en exprime clairement le configuration.

La chaîne est constituée par un synclinal - pli dont le centre est occupé par les couches géologique les plus jeunes ; dont les assises, en forme de tuiles faîtières, s’emboîtes régulièrement les unes dans les autres ; elles augmentent en nombre en s’avançant vers le Nord-est, et leurs côtés s’écartent pour permettre aux couches plus récentes d’y prendre place. C’est ainsi qu’on y observe, du Roc-d’Enfer - Cne d’Assé-le-Béranger, aux Tuileries ( Sud de Montreuil-le-Chétif ), la succession la plus complète qui  constitue le Massif Armoricain, des périodes : Cambrienne - Ordocicienne et Gothlandienne.

La Chaîne des Coëvrons est constituée en majeure partie par des grès, des pétrosilex, des brèches de porphyrites et des poudingues avec galets de porphyre.

Le porphyre est une roche magmatique filonienne, qui présente des grands cristaux de feldspath moyés dans une pâte aphanitique, faisant partie du groupe des andésites, indiquant une activité volcanique contemporaine de ces dépôts ; enfin par des roches quartzophyllades. Ces roches, grâce à la résistance qu’elles ont opposée à l’érosion, sont  restée en saillie, tandis que les schistes et les calcaires qui les entourent ont pu être facilement entamés ( ceux-ci, en effet, coïncidant avec les vallées, qui limitent cette chaîne au Nord et au Sud ). Enfin, la série de collines qui enserre le tout correspond à une bande de poudingue pourpré ( début du Cambrien ) qui, par suite de la cohésion de ses éléments,a conservé une partie de son relief primitif.

Les deux flancs du synclinal des Coëvrons étant dissymétriques ( au point de vue de l’épaisseur des assises qui le constituent ), et celui du Sud étant moins gréseux que celui du Nord, il en est résulté une inégalité dans le démantèlement des deux versants, entraînant comme conséquence une différence dans le degré de pente de chacun d’eux : celui du Nord étant plus abrupt que celui du Sud. Toutefois, ce caractère d disparaît vers l’Est, le flanc Sud y étant consolidé par le grès armoricain de l’Hôpiteau et du bois de Pezé.

La partie culminate de chaîne est occupée par des roches de différentes natures ; c’est ainsi que le Signal de Voutré et des sources -  alt.292 mètres, est constitué par des grès ; que le point le plus élevé de la chaîne : Pierre-des-sept-églises, et en brèche petrosilicieuse ; puis que le grès réapparaît de nouveau dans le bois de Courtaliéru et dans toute la partie Nord de la forêt de Sillé.

Un trait particulier à cette chaîne, c’est d’être accompagnée au Nord, du côté des vallées de l’Erve et de l’Orthe, par une série de monticules arrondis, qui tantôt sont accolés à la chaîne sous forme de contreforts : Monturbeau - alt.245 mètres ; Montafilou - alt.223 mètres ; la Cercle rie - alt.299 mètres ; le bois d’Orthe - alt.242 mètres ; tantôt s’élèvent en petites buttes au milieu de la vallée, ainsi qu’on le voit entre Assé-le-Bérenger et Foulletorte, au Tertre Cne de Vimarcé, à Courtalièru - alt. 176 mètres, entre Vimarcé et Saint Pierre-sur-Orthe, ou encore plus à l’Est vers La Boissière. Ces buttes sont le résultat de plis secondaires dans les schistes zonés cambriens et les calcaires du même âge qui les accompagnent, les couches, peu relevées et très ondulées, forment une série de petits mamelons devenus incomplets par suite de l’ablation d’un de leurs flancs, mais dont la structure initiale se trouve encore nettement indiquée.






















Document collection privée.


LA  CHARNIE


De nos jours La Charnie , ou tout au moins ce qui représentait son «  Massif » est en grande partie défrichée. C’est une contrée inégale, c’est-à-dire très ondulée, hérissée de rochers, couverte de vastes landes aujourd’hui également transformées, d’étangs et de bois. Elle appartient intégralement au «  Massif Armoricain ».

La Végre, marque approximativement et en principe la séparation entre les terrains de formation géologique  différente. La Charnie est constituée de terrains Silurien, Dévonien et Carbonifère, qui se succèdent du Nord au Sud, en pan incliné du Nord-ouest au Sud-est, tandis que la « Champagne Mancelle », est un ensemble de plaines à vocation agricoles, découvertes, assises sur une nappe de calcaire oolithique. Ce qui pourrait être dénommée la plate-forme Jurassique diminue au profit d’un type spécifique d’exploitation du sol «  le Bocage ». Dans un paysage parcellaire d’une marqueterie de champs de toutes dimensions , de toutes formes enclos par des haies, connue sous le nom de «  forêt linéaire ». Pays essentiellement agricole à l’habitat dispersé.

La Charnie se rehausse d’un massif de collines 288 mètres en son point culminant, dans la forêt du même nom. Elle constitue l’ extrémité méridionale de la dorsale des Coëvrons, prolongement perpendiculaire des Alpes Mancelles. Chaîne de grès armoricain, couronné par la forêt de Sillé, et dont les altitudes sont croissantes en direction du Nord. Nous avons déjà écrit, que cette lisière du Massif Armoricain, constitue entre la vallée de la Mayenne et celle de la Sarthe, un territoire au relief montueux, allant croissant vers l’Est. Ledit territoire est constitué de terrains anciens , ayant était géologiquement très disloqué, au regard de la saillie qu’il représente par rapport aux «  Pays avoisinants ».























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Ces proéminences de quartzites Silurienne, et de phyllades Cambrienne, avec des granites, des granulites et des porphyres, se disperses en de nombreux points en excroissances formant des « îlots », dans les étendues oolithiques.

Ce «  Pays », mal connu subsiste de nos jours par des noms évocateurs :
- Chemiré-en-Charnie -Neuvillette-en-Charnie - Joué-en-Charnie dans le département de la Sarthe ; Bannes-en-Charnie - Livet-en-Charnie -Torcé-en-Charnie - Thorigné-en-Charnie -  Viviers-en-Charnie -  etc. .


Document collection privée.


Cité dans un acte en 858 ( Carnicensis pagus ),  après paléographie du texte, ce pays était formé d’une vaste forêt ( Carneta sylva ), sur le défrichement duquel plusieurs villages furent créés, dont certains subsistent. Au début du XIIème siècle, la forêt proprement dite ( Sylva  Carnida ou dans certains textes  Carneia ) était cernée par de vaste et nombreuses landes issues du défrichement, puis abandonnées.  Un fait est acquit,  landes et villages, ont été une conquête au détriment de la forêt initiale.


Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Nous allons aborder,  ou plus modestement survoler un tout autre chapitre, avec le

Permien,


Le Permien est lié à la période précédente par un «  Permo-Carbonifère », aux limites stratigraphiques incertaines, et s’achevant par un « Permo-Trias » annonciateur des premiers  temps Mésozoïque. Le Permien ponctue la fin de l’ère Primaire - Paléozoïque.


Transgression Permienne de - 295 à -205 M.a., et terres émergée,



1 - Principaux affleurements permiens.
2 - Limites probable de l’extension océanique au Permien.
Document et texte de Jean-Claude Fischer .



2ème PARTIE


* - Mesozoïque - Jurassique


Ce groupe géologique est composé par les sédiments formés depuis la fin du Paléozoique -Ère Primaire, jusqu’au commencement du Cenozoïque ou Ère Tertiaire. Le Mesozoïque  - Ère Secondaire s’intercale entre les deux et dure 165 M.a.

C’est une ère de calme, les épanchements volcaniques, c’est-à-dire de roches éruptives sont ou ont à peu près cessé, et ne recommenceront que plus tard.

La terre a pendant approximativement 250 M.a. procédé au rassemblement de toutes les terres émergées , dispatchées sur les étendues océaniques, en seul et méga continent, dénommé «  Pangée », elle mettre 250 M.a. a reformer les continents que nous connaissons, et à les replacer progressivement. 

Ce n’est pas fini. La surface posthercynienne et la bordure du Massif Armoricain, se présente dans le Nord-est du département de la Mayenne comme une surface fortement arasée par l’érosion, presque aplanie, dominée par les ultimes vestiges des plis hercynien, qui bornent, et constituent les Nord-ouest et l’Ouest de celui de la Sarthe, marge orientale du Massif précité.


L’ère Secondaire qui se divise en trois systèmes, 


- Système Triasique,- Système Jurassique - Système Crétacé,


il couvre une superficie de approximativement :  301.500 hectares.
l’Ouest du Haut Maine et ses déformations.

R. Musset a écrit en 1929, p. 308, concernant la partie du département de la Sarthe en question :  

« La pénéplanation du Massif Armoricain à la fin du Primaire et au début du Secondaire a été suivie 
« d’un ravinement intense ; les transgressions jurassiques ont débordé une côte irrégulière, à surface 
«  variée, souvent  même bordée de récifs ». 

Marcel Bertrand a montré  que dans le Haut Maine les couches Jurassiques ont été plissée avant la transgression Cénomanienne.

Le Trias, définit en 1834 par F. von Alberti, constitue la période la plus ancienne de l’ère Secondaire. Précédant le Jurassique, il s’étend de -245 à - 205 M.a. , et ne semble n’avoir laissé dans la Sarthe aucun vestige.

Transgression Triasique de - 245 à -205 M.a., et terres émergée,


Selon le texte et illustration de Jean-Claude Fischer : 
Initialement défini sur les trois termes : Buntsandstein - Muschelkalk - Keuper , auxquels on a ensuite adjoint le Rhétien, la période Triasique couvre, en transition, les 40 premiers millions d’années de l’ère Secondaire - le Mézosoïque.
Document et texte de Jean-Claude Fischer
1 - Principaux affleurements triasiques.
2 - Zones de hauts fonds.
3 - Massifs pouvant avoir été temporairement et faiblement émergés.
4 - Limites probables de l’extension des mers liasiques.
Dans le domaine mésogéen, franchement marin, se diversifient les Algues calcaires - Gyroporelles et Diplopores, etc…..qui édifient des récifs auxquels s’associent les premiers Anthozoaires Hexacoralliaires  ; les Consulaires (  Paraconularia irregularis ) s’éteignent ; chez les Céphalopodes Ammonoïdes :  les Cératites se substituent aux Goniatites du Paléozoïque, et connaissent un fort développement avant de s’éteindre à la fin du Trias.

Parmi les Vertébrés, les Poissons poursuivent leur progression évolutive, cependant que les Amphibiens se raréfient au profit des Reptiles qui se répandent brusquement, amorçant leur diversification aussi bien dans les milieux aquatiques que sur la terre ferme. Les Mammifères font leur toute première apparition, avec des groupes primitifs et de très petites tailles. La végétation terrestre se modifie avec l’apparition des Cyanophytes ( plantes à graines, tronc ligneux, feuilles en couronnes et persistantes ), et l’évolution des Coniférophytes - développement des Voltzia, des Araucariales. 


Transgressions marines *,


Une transgression marine, due à l’élévation considérable du niveau marin, par rapport à celui des  continents. Dénommé « grande marée mésocrétacé », a été un événement démesuré, aux répercussions spécifiques. Ce phénomène a été définit en 1890 par E. Suess, qui l’appela « mouvements eustatiques », mais n’en étudia pas les origines.

Les transgressions marines dans l’histoire géologique de notre région, sont les contrecoups directes des différents mouvements respectifs des fonds marins océaniques et des continents émergés, entrainant inéluctablement une modification des limites côtières - réf. E. Haug en 1900 - qui a définit : « toute transgression sur une plateforme continentale résulte d’une régression sur les géosynclinaux ».

Selon des études, il a été déterminé, que la modification du volume des terres émergés peut entrainer la transmutation du niveau océanique.

Nous venons de survoler la formation géologique de la partie occidentale du département de la Sarthe, c’est-à-dire la rive droite de la rivière du même nom essentiellement composée de roches éruptives, donnant un paysage ondulé, avec une progression de plus en plus accentuée en allant vers le Nord-ouest. La rive droite, se caractérise par de s altitudes évoluant à +20 mètres, et des terrains plus vastes datant du Mésozoïque ( Jurassique et Crétacé ).


* Transgression, du latin : transgressio signifiant franchissement . Avancée des éléments marins au-delà de ses lmites antérieures avec submersion de zone plus ou moins vastes des parties basses des continents. Elle est due soit à une montée du niveau de la mer ( eutatisme ), soit à un enfoncement d’ensemble du continent ( épirogenèse ), ces deux phénomènes pouvant se combiner.
Le déplacement des rivages modifie les profondeurs auxquelles se font les dépôts successifs et par suite leur faciès.
Transgresser se dit pour la mer, mais non pour les couches qui se déposent. 


- Trias - de -245 à  -205 M.a.


La période Triasique couvre en transition 40 M.a. de la fin du Paléozoïque - ère Primaire au début du Jurassique. Dans nos régions Normandie - Maine, cette période est marquée par un retour progressif des transgressions océanes issues de l’Est, qui vont reconquérir progressivement, et inexorablement le continent hercynien, considérablement aplani, et encombré par les dépôts détritiques de la fin du Paléozoïque. On assiste comme nous allons tenter de le voir, l’accroissement graduel des  influences continentales allant du Sud-est,  vers le Nord-ouest.

À la fin du Trias, la marge Sarthoise, de la bordure Orientale du Massif Armoricain, surface posthercynienne, se présente comme une surface d’érosion continentale presque aplanie, dominée par les vestiges des plis hercyniens. Par différences, les synclinaux du Paléozoïque sont réduits comme nous l’avons écrit au début de ce texte, à une succession de crêtes et de sillons parallèles, très en relief par rapport aux formations encaissantes du Briovérien.

Le domaine Manceau - le département de la Sarthe séparé du domaine Normand par l’éperon du Perche, est marquée par le cycle Jurassique dont l’épaisseur varie de 250 mètres à l’Ouest, pour 436 mètres à l’Est. La conquête progressive de la marge armoricaine va se dérouler vers le Sud et l’Est du domaine Normand, par ingression du réseau de drainage existant à la surface de la pénéplaine posthercynienne, envahissant le domaine Manceau.


Période du Jurassique


Transgression Liasique de - 205 à -180 M.a., et terres émergée,



Document et texte de Jean-Claude Fischer
1 - Principaux affleurements liasiques.
2 -Zones de hauts fonds.
3 - Massifs pouvant avoir été temporairement et faiblement émergés.
4 - Limites probables de l’extension des mers liasiques.

Les sédiments du Jurassique inférieur - Lias, se répartissent dans notre région entre l’Est et l’Ouest du départements.

Transgressives les unes par rapport aux autres et gagnant sur les résidus continentaux hérités des périodes précédentes. Les mers du Jurassique inférieur laissent des sédiments qui, dans leur ensemble, sont à dominante détritique ( grès - schistes - dont les fameux schistes-carton du Toarcien - marnes - micacées - ---  plus ou moins ferrugineux, avec intercalées, des formations plus ou moins  franchement calcaires ( gréso-calcaires ou marno-calcaires ).
Dans  ces  mers, plus uniformément chaudes et stables qu’au Trias, s’amorce la progression continue des invertébrés jurassiques : 
- Anthozoaires - Brachiopodes - Mollusques, avec leurs légions de Bivalves ; de Gastropodes ; de Céphalopodes Ammonoïdes et Bélemnites ; d’Echinodermes.
Parmi les poissons dominent les Actinoptérygiens, proies favorites des grands reptiles marins.


- Lias - Jurassique inférieur de -205 à  -180 M.a.
encore connu sous la dénomination de « Jura noir ».


Définit en 1864 par C. Mayer-Eymar, est placé par Alain Foucault et Jean-François Raoult, et en régle générale de nos jours au début du Dogger, soit du Jurassique moyen, entre le Toarcien et le Bajocien. Certains le réunissait au Lias. Pendant tout le Jurassique, la température restée encore élevée dans notre région,, pour preuve les nombreux bancs de coraux fossilisés qu’on y rencontre. L’élément marins recouvre de différentes façons notre département. Les couches déposées en arc dans la partie Nord-ouest ont été perturbées par de fortes pressions latérales, qui les ont relevées et plissées si bien qu’il n’est absolument pas possible de visualiser la forme des bassins où elles seront déposées. 

Au début de la transgression du Jurassique, la mer du Nord s’avançait dans le bassin de Paris, et rejoignait l’Océan qui devait s’appeler « Atlantique », par un détroit dit « de Poitiers », entre le prolongement méridional du Massif Armoricain-Vendéen, et l’ île formée par le Massif Central. La Manche n’existait pas, le continent la Bretagne et le Cotentin étaient réunis au Cornwall. Pendant la 1ère partie des 34 M.a. qui constituent le Jurassique, l’ensemble du bassin précité s’enfonça, et les sédiments les plus anciens furent débordés par les plus récents; lorsqu’un mouvement s’opéra, présentant le bassin de Paris comme un croissant largement ouvert vers le Nord.

Dans le système Jurassique  on distingue 

- époque Lias , également nommé Jurassique inférieur         
              étage Hettangien de -205 à -201 M.a.,
              étage Sinémurien de -201 à -194 M.a.,
              étage Pliensbachien de -194 à -187 M.a.,
              étage Toarcien de -187 à -180 M.a. 

- époque Dogger, également nommé Jurassique moyen  
              étage Aalènien de -180 à - 176 M.a.,
              étage Bajocien de -176 à -167 M.a.,
              étage Bathonien de -167 à -160 M.a.,
              étage Callovien de -160 à -154 M.a.,

- époque Malm , également nommé Jurassique supérieur   
              étage Oxfordien de -154 à -146 M.a., 
              étage Kimméridgien de -146 à -141 M.a.,
              étage Portlandien de -141 à -135 M.a. 

Puis vient dans l’ordre chronologique le système Lias, définit en 1799 par W. Smith, qui se développe de -205 à -180 M.a.; première période du Jurassique. Il correspond au Jurassique inférieur, et se divise en Lias inférieur,  comprenant :


étage Liasien /Pliensbachien de -194 à -187 M.a.,


Cet étage est peu développé dans la Sarthe, il atteint par endroits 10 mètres d’épaisseur, et il y est très difficile d’y établir des subdivisions ; néanmoins une étude approfondie des couches qui la composent, présente un intérêt. 

Au tout début du système Lias inférieur, un affaissement du sol sarthois, permit aux eaux marines venant de Normandie, de recouvrir la plus grande partie du Haut Maine. Les flots de cette mer Liasienne dessinèrent à l’Ouest un rivage bornée par la marge émergente de la période Primaire. Cette mer progressa en Anjou, contournant au plus prés le Massif Armoricain émergé ; joignant l’Atlantique ; le transformant ainsi en île. Le rivage ainsi dessiné était bordé de récifs, il passait par Précigné, Courcelles, Juigné, Loué, Brûlon, Parennes, Fresnay-sur-Arthe, Assé-le-Boisne, en arc gagnait Perseigne. Des vestiges fossilisés témoignent.

De nombreux affleurements de Lias étage Pliensbachien sont visibles aux environs de Précigné ( carrières de l’Hermitage, des Rivaudières, de la Brazrdière ), dans la vallée de la Vègre d’Avoise à Mareil ; entre Juillé et Poillé ; ont y découvre de nombreux fossiles de Céphalopodes, de Gastropodes, de Lamellibranches. Ailleurs, le Lias inférieur est très difficilement détectable, parce que souvent recouvert par le Lias supérieur.

Pliensbachien supérieur ( Domérien ), dénommé « Calcaires de Bucaille », affleure entre Villaines-la-Carelle et Saint-Rémy-du-Val ( visible dans le lit de la Bienne entre Bucaille et Bas Moulin ) : alternance  de bancs calcaires souvent gréseux, gris ou brunâtres, et de marnes grises ou noires. Ces bancs reposent en discordance sur des schistes rouges, constituant la base du Cambrien de la région proche du Massif de Perseigne. À Chaumitton, la puissance est supérieure à 10 mètres, et les sables des couches inférieures couvrent des schistes verdâtres ; on y trouve des Bivalves - Modiolus tirolensis,  Pholadomya ambigua, Liogryphae sportella, yodlera, Pustulifer.

Vient de Toarcien - Thouars dans les Deux-Sévres ; définit par A. d’Orbigny en 1849. Suite aux dépôts que nous venons de mentionner, un léger affaissement dans le Nord et Nord-ouest du département de la Sarthe, provoqua une nouvelle arrivée de la mer, qui s’avança jusqu’à Chemiré-en-Charnie, et Saint-Symphorien, poussant vers Bérus en engendrant un petit golfe, à la limite du département de l’Orne, sans atteindre Alençon. Baignant la partie Sud du Massif de Perseigne, dessinant une côte par Mamers, pour remonter vers le Nord ; la Normandie.














ACANTHOPLEUROCERAS  MAUGENESTI - définit par d'ORBIGNY
embranchement : Mollusques ; classe : Céphalopodes ; ordre : Ammonoïdes ; famille : Polymorphitidae - diam. 8,2 cm.
Ère  Mésozoïque
Période Jurassique inférieur - Lias
Étage :  Pliensbachien inférieur
Site : 72 - Document collection privée.

BEMNITES  PAXILLOSUS ou BELEMNITES BRUGUIERIANUS définit par LAMARCK
embranchement : Mollusques ; classe : Céphalopodes ; ordre : Belemnoïdes ; famille : Passaloteuthis - diam. 11,3 cm.
Rostre de section presque circulaire, tendant à être subquadrangulaire, pourvu de 3 sillons apicaux
Ère  Mésozoïque
Période Jurassique inférieur - Lias
Étage :  Pliensbachien inférieur
Site : 72 - Document collection privée.



étage Toarcien de -187 à -180 M.a.,


Sables et calcaires de Sain-Rémy-du-Val, affleurent sur les  pentes où se placent les villages de Villaines-la-Carelle, Saint-Rémy-du-Val, Livet-en-Saosnois et  Anciennes, on les trouvent également dans la vallée du cours d’eau le Rutin, dans celle  du Becherel , et à Louvigny. Plus bas, à l’aplomb de Sillé-le-Guillaume, la série Jurassique, forme une avancée vers l’Ouest, et s’insère entre les reliefs gréseux des contreforts des Coëvrons et de La Charnie. Elle constitue l’essentiel de la surface des grands plateaux pierreux de «  La Champagne de Conlie ».

Deux affleurements permettent distinctement d’observer ce socle jurassique. Le premier se situe au lieu-dit : La Corvaserie, près de la ferme de La Chevalerie - Cne de Pezé-le-Robert dans une petite carrière en contrebas de la route ( dont une barre de calcaires du Paléozoïque ) ; l’autre vers Beaumont-sur-Sarthe à La Piedboulerie, à la carrière du Gué-Pierreux. Au Nord de Conlie, aux environs de la source du petit ruisseau : Le Béchet, le litage de sables fins quartzeux, surmonté de calcaires argileux bleu-noir, renferme des ammonites Hildoceras et Harpoceras.

Le Toarcien, est bien individualisé aux environs de Bernay-en-Champagne et Ruillé-en-Champagne, au lieu-dit : : Le Linceul, il est possible de découvrir des Bélemnites dans les sables fins, des brachiopodes dans la calcérite plus ou moins bioturbée. En général, dans toute cette région, le Toarcien n’est observable qu’en quelques endroits, mal définis et dans de mauvaises conditions.


























HILDOCERAS BIFRONS - définit par BRUGUIERE
embranchement : Mollusques ; classe : Céphalopodes ; ordre : Ammonoïdes ; famille : Hildocératidae - diam. 10,2 cm.
apparition -178 M.a. ; extinction - 175 M.a.
Cette ammonite est caractéristique d’une zone du Toarcien moyen, c’est un excellent fossile stratigraphique.
Ère :  Mésozoïque
Période Jurassique moyen - Dogger
Étage :  Toarcien moyen
Site : 72 

Document collection privée.






























HARPOCERAS LASSUM - définit par SOWERBY
embranchement : Mollusques ; classe : Céphalopodes ; ordre : Ammonoïdes ; famille : Hildocératidae - diam. 9,9 cm.
apparition -178 M.a. ; extinction - 175 M.a.
Cette ammonite est caractéristique d’une zone du Toarcien moyen, c’est un excellent fossile stratigraphique.
L'une et l'autre étaient de bons nageurs, et chassaient de petites proies.
Ère  Mésozoïque
Période Jurassique moyen - Dogger
Étage :  Toarcien inférieur
Site : 72 - Document collection privée.


Au lieu-dit : Les Asnières à 2 km. environ du Bourg de Tennie, une retenue d’eau a été taillée dans le sol environnant, les calcaires détritiques sont riches en  ammonites ( Harpoceras ; Hildoceras ; Dactylioceras ; Peronoceras ), des bivalves, des brachiopodes. À la Fontaine de Brice, près du lieu-dit : La Gilardière entre Crissé et Conlie, les travaux de captage ont atteint des sables fins à Bélemnites. Entre La Jaunelière et Conlie à la ferme du Cormier, un puits creusé a traversé 3 à 4 mètres de sables fins à la base des calcaires. Un autre puits de 10 mètres de profondeur, foré à la  ferme de La Perrière, a touché des sables fins aquifères. Ceci valide le fait, que la transgression marine du Jurassique, plus précisément du Toarcien inférieur à moyen ; s’est effectuée sur le socle Palèozoïque. En témoigne irréfutablement les premiers peuplements de bivalves, la présence d’animaux nageurs comme les  céphalopodes.


Extension marine maximum au Toarcien dans le département de la Sarthe - Document Albert Guillier.


Le Toarcien dans la Sarthe atteint et dépasse rarement 10 mètres d’épaisseur. Il présente des affleurements à peu près en continu du Sud au Nord, longeant le relief des Coëvrons. De Précigné à  Brulon il repose sur le Liasin. Plus haut et vers le Nord-ouest, et le Nord, le Toarcien se place directement  sur les couches redressées du Primaire, comme dans la région de Pezé-le-Robert, Crissé, Conlie, Chassillé, le plus souvent dans le vallée de cours d’eau . 

Lors d’un sondage il a été trouvé à 4,75 de profondeur, sur la commune de Chemiré-le-Gaudin. La particularité de se présenter sous des alternances d’argile et de calcaire argileux. 

Bloc extrait du plancher marin daté du Toarcien. On remarque un amoncellement de coquilles intactes , endommagée ou brisées d’Ammonites, de rostres de Bélemnites , de valves de Mollusques de toutes espèces, plus ou moins enfouies ; qui se sont fossilisées avec la sédimentation , puis la solidification du substrat .

Gros plan sur l'autre face superposé du bloc sus désigné. On sera pas  sans remarquer le très beau spécimen d'une DACTYLOCERAS COMMUNE définit par Sowerby, d'un diam. de 7,4 cm.. Sur la droite à peine dégagée une GRAMMOCERAS STRATULUM, également définit par Sowerby. Dans ce bloc figure également deux dents d' ICHTYOSAURUS COMMUNIS définit par Conybeare. L'Ychtyosaurus est un reptile prédateur friand de poissons et de céphalopodes, pouvant plonger à de grandes profondeurs, atteindre et dépasser une longueur de 2 m.
Site : 72 - Documents d'une collection privée.


Dans la Sarthe, le Toarcien termine généralement sa partie supérieure, par des couches de nombreux céphalopodes. À Viré-en-Champagne, selon certains, au début du XIXème siècle le minerai de fer a été extrait, il y aurait été découvert des ammonites et des bélemnites. ( Bulletin Société Sciences et Arts de la Sarthe - 1860 - t.XVIII ; p.752 ) . Le calcaire a été exploité Chassillé, et la chaux à Poillé et Chevillé. Ces deux étages ne couvrent dans notre région qu’approximativement 3.000 hectares. Ils forment une bande irrégulière qui’ s’allonge du Sud vers le Nord, à l’intérieur de la limite du département de la Sarthe, avec celui de la Mayenne.


Transgressions marines et terres émergées au Dogger,



Document et texte de Jean-Claude Fischer
1 - Principaux affleurements.
2 - Zones de hauts fonds.
3 - Massifs pouvant avoir été temporairement et faiblement émergés.
4 - Limites probables de l’extension des mers au Bathonien.

Les auréoles d’affleurements du Jurassique moyen se situent, par rapport à la bordure des bassins  sédimentaires, en retrait de celles du Jurassique inférieur dont-elles épousent le contour, dans un cadre paléographique directement issu de la  période précédente.
La sédimentation du Jurassique moyen se caractérise par une forte dominance des formations calcaires, avec tout leur cortège de faciès plus ou moins marneux, oolithiques, bioclastiques ou coquilliers, graveleux à noduleux, parfois fortement ferrugineux.
Les mers très peu profondes, bordées par des terres faiblement émergées et sans reliefs, sont plus chaudes qu’au Jurassique inférieur et se peuplent d’une grande diversité d’organismes.


- Dogger - Jurassique moyen de -180 à  -154 M.a.
encore connu sous la dénomination de « Jura brun »,


ne représente que 26 millions d’années.

Nous référant toujours aux mêmes sources, il débute par l’Aalénien ( autrefois rattaché au Jurassique inférieur ).


étage Bajocien  de -176 à -167 M.a.,

 - il succède à l’Aalénien de -180 à -176 M.a, qui s’intercale suivant les auteurs entre le Toarcien et le Bajocien.

Vers -176 M.a., un  nouvel affaissement du sol se produisit selon Albert Guillier; sur le plancher où s’était déposé l’étage Toarcien. 

Si dans le Sud-ouest du département de la Sarthe, cette transgression se limita aux anciennes marges , ne s’étendant pas jusqu’à Sablé, dans le quart Nord-ouest, par contre s’envahissement fut beaucoup plus important. La région d’Alençon, fut recouverte, et le Massif de Perseigne nettement isolé est transformé en île. La carte ci-dessous donne un aperçu de l’étendue de la mer Bajocienne.


Extension marine maximum au Bajocien dans le département de la Sarthe - Document Albert Guillier.


Il a été donné à cet étage le non de « Bajocien », le stratotype étant matérialisé dans la région de Bayeux ( Calvados ). Les dépôts sont caractérisés par une composition minéralogique assez uniforme, généralement composée de petits grains calcaires sphériques, disposés en couches concentriques. Ces grains sont nommés « oolithes », pour évoquer leur ressemblance avec des oeufs de poissons 

L’affaissement, dont nous venons parler, constituant une sorte de bassin, est validé par l’extension des sédiments, que l’on découvre, provenant vraisemblablement de l’érosion qui a éliminé la partie supérieure de l’étage du Toarcien. Il est donc facile de constater que dans cette partie de la Sarthe, la disjonction du Lias et de l’Oolithe est nette.

Le Bajocien dans le département de la Sarthe, est formé par,

- Oolithe inférieure marquée par des brachiopodes, de la classe des articulés, de la famille des Térébratulidés,

- Oolithe supérieure marquée par des mollusques, de la classe des céphalopodes, de l’ordre des Ammonites.

L’oolithe inférieure à Térébratulidae  produit de la pierre de taille à Loué, de la pierre à chaux à Loué, Tennie, etc ; le silex que l’on y trouve sont d’une meilleure qualité que ceux de la craie, et sont utilisé pour l’empierrement des routes. 


LOBOTHYRIS KLEINII - définit par LAMARCK en 1819
embranchement : Mollusques ; classe : Articulés ; ordre - Brachiopodes ; ; famille : Térébratulidae - long. 4,8 cm.
Ère :  Mésozoïque
Juraique moyen - Dogger
Étage :  Aalénien supérieur
Site : 72 


LOPHA GREGAREA  ( Alectryonia   définit par Sowerby.
Embranchement :   Mollusques ; classe :   Lamellibranches ; ordre :   Ostreines ; famille :   Ostreidés 
Fossiles présentés de 4,8 à 5,6 cm. - 
Ère  Mésozoïque
Période Jurassique moyen - Dogger
Étage : du Bajocien au Callovien
Site : 72 - Document collection privée.


Calcaires à silex de la « Champagne de Conlie ».
Entre Bernay-en-Champagne, et Ruillé-en-Champagne, on observe de nombreux silex dans les marnes de cette « Champagne ». Ce faciès se développe au dessus su Toarcien, plus largement vers le Sud, vers Loué. Il peut donc être attribué à l’Aalénien.

Quant aux calcaires, qui se développent très largement dans la région de Conlie, leurs débris sont tout particulièrement présents dans le labours. Ont les trouvent exposés dans une carrière au lieu-dit : la Butte, sur des assises sablo-argileuses du Toarcien. Des coupes de front de taille sous le Château de Nouray à 2 km. de Tennie, et au four à chaux, témoignent d’un faible transport pendant la transgression, et d’un milieu de faible à moyenne énergie marine. Le B.R.G.M. ( 321 -p.63 ), estime que ces dépôts se sont formés sous une tranche d’eau plus faible , que la période précédente ( Toarcien) ; dans un domaine de plate-forme interne.


HOLECTYPUS  DEPRESSUS - définit par LESKE en 1778
Échinodermes irréguliers -
embranchement : Mollusques ; classe : Echinodermes ; ordre :  Holectypides ; famille : Holectypidés
Ère  Mésozoïque
Période Jurassique moyen - Dogger
Étage :  base Callovien  moyen
Site : 72 - Document collection privée.


COLLYRITES  ELLIPTICA - définit par LAMARCK en 1816
Échinodermes irréguliers -
embranchement : Mollusques ; classe : Echinodermes ; ordre :  Holectypides ; famille : Holectypidés-
Spatanguides - Disastéridés
Ère :  Mésozoïque
Période Jurassique moyen - Dogger
Époque :  Callovien moyen
Site : 72 - Documents d'une collection privée.


Mais, longtemps avant cette utilisation nos lointains ancêtres du Paléolithique, ne s’y sont pas trompés sur la qualité du matériau. Calcaire à débris d’échinodermes, lumachellique, à petites coquilles de bivalves.

Calcaire à bivalves de Conlie, individualisés  dans les alentours de Conlie.
Oolithes sableuses blanches.

La discontinuité de cette formation avec ses trois pôles  lithologiques, son faciès terminal oblique sableux à litages obliques, constitue une entité, dans un milieu d’énergie de plus en plus haute, sous un niveau d’eau s’amenuisant.

Les localités les plus fossilifères du Bajocien sont : 

« Four à chaux du Tertre » - Cne d’Asnières ; «  la Rougeolière et Champgaillard » - Cne d’Avoise ; « la Groie » - Cne de Chassillé  ; «  la Groie » - Cne de Chevillé ; « la Mare-au-Anes » -Cne de Crissé ; « carrières de Tuileries » - Cne de La Chapelle-d-Aligné ; «  carrières et tranchées de Riderai » - Cne de Loué ; « carrières de Fortaport «  - Cne de Rouez-en-Champagne ; Cnes de Saint-Rémy-du-Plain et de Tennie ;«  Le Val-Pineau »; «Butte de Chaumiton ».

Les assises d’Oolithes inférieures, où l’on trouve les ammonites « Parkinsonia Parkinsoni », s’étendent dans la région Nord-ouest du département de la Sarthe, et se présentent  sous la forme de sables et de calcaire oolithique. L’oolithe à ammonites Parkinsonia, fournit l’une des pierres de taille les plus appréciée. 

PARKINSONIA  PARKINSONI - définit par J. SOWERBY en 1812 - diam. 8,7

PARKINSONIA  PARKINSONI - définit par J. SOWERBY en 1812
embranchement : Mollusques ; classe : Céphalopodes ; ordre : Ammonoïdes ; famille : Parkinsoniidae - diam. 5,8 cm.
Coupe longitudinale, d'un exemplaire dévoilant les loges/ballasts qui permettent à l'animal de se déplacer aussi rapidement dans le sens horizontal, que dans le sens vertical.
Ère  Mésozoïque
Période Jurassique moyen - Dogger
Étage :  Bajocien supérieur
Site : 72 - Document collection privée


Elle est ou a été extraite à : 

« la Persinière » - Cne de Beauvoir ;  « la Fabrique et les Caves » - Cne de Bernay ; «  le Champ-des-Fourneaux » - Cne de Domfrond-en-Champagne ; «  la Gréve » - Cne de Étival-les-Le Mans ; Neuvillalais ; «  la Croix-Balnche » - Cne de Noyen-sur-Sarthe ; Villaines-la-Carelle.

Les parties calcaires remplacent en certains endroits les sables, elles présentent souvent des bancs ou des rognons éparpillés de silex similaires à ceux de la craie. Le haut de l’assise est oolithique, est passe de l’inférieur au supérieur sans transition, d’où les difficultés à les différencier. Ci-dessous, coupe de terrains établie par Saemann en 1856-58 ; p.362.


étage Bathonien  de -167  à -160 M.a.,


Doit son nom à Bath dans le Somerset ( Angleterre ), il a été définit par J.-P. d’Omalius d’Halloy en 1843, puis par A. d’Orbigny en 1849.

Il succède chronologiquement au Bajocien, et, sa répartition géographique est sensiblement la même que celle du Bajocien. Dans notre département, les strates, bien que toutes calcaires, présentent d’importantes différences, très marquées tant par la texture que par les fossiles spécifiques. Ainsi, on trouve de bas en haut,

- calcaire oolithique à Hemithyris spinosa ( Brachiopodes ).
- calcaire lithographique, dans la partie inférieure,
- oolithe de Mamers,
- marne à calcaire à Terebratulae Cardium ( Brachiopodes ),
- calcaire à Montlivaltia ( Cnidaires, de la classe des Anthozoaires ).

Le seul lieu où il est possible de découvrir une strate du calcaire oolithique avec de nombreux brachiopodes Hemithyris spinosa , est la tranchée du chemin de fer Le Mans à Angers, sur la commune de Noyen-sur-Sarthe,  selon les indications par M. Triger, et le profil géologique dressé par MM. Mile et Thoré, ingénieurs des Ponts et Chaussées en 1863. Elle pourrait se prolonger vers Chassillé et Loué, comme l’atteste la « tranchée du Rideray ».

Le calcaire lithographique sarthois, qui n’est pas utilisé comme tel, mais comme pierre à chaux ou moellon, est existant dans le Massif de Perseigne, est on le trouve vers Saosne, Saint-Rémy-du-Plain, Mont Renault, Vezot, Saint-Longis, Viallaines-la-Carelle, Aillières et Contilly. Ce dépôt atteint une dizaine de mètres d’épaisseur, la roche est très pure est atteinte 99,2 % de carbonate de chaux. Sa cassure présente souvent des dendrites, et il y a été découvert des bivalves.

Oolithe de Mamers, semble correspondre au stratotype de Bath, il uy a été découvert des fossiles, et des empreintes de végétaux, ils ont été décrits par . Desnoyers en 1825 ( Annales Scientifiques Nationales - t.IV ; p.353 ). Cette roche est presque’exclusivement composée de carbonate de chaux, soit après analyse laboratoire 99,4 %. Les fossiles d’animaux y sont rares,, et pour ainsi dire indéterminable ( quelques dents de reptiles marins et de poissons ).


Dents de SCAPANORHYNCHUS RAPHIODON définit par AGASSIZ
embranchement : Vertébrés ; classe : Elasmobfranches ; ordre : Sélaciens ; famille : Mitsukurinidae -  
dents étroites pouvant atteindre 3 cm. de haueur
Ère  Mésozoïque
Période : Crétacé supérieur
Étage :  du Cénomanien au Sénonien
Site : 72 - Document collection privée


La marne et le calcaire à Terebratulae Cardium, repose sur l’oolithe de Mamers. Vers le haut c’est pratiquement la couche suivante ; comme on peut le constater près de la gare de Mamers, et sur la ligne de La Hutte. Dans les carrières de Marcoué et de Marolette, ce banc qui à une épaisseur de 1,5, s’accroît en direction d’Alençon. Vers cette région il est recouvert par des argiles plus ou moins ferrugineux du Callovien inférieur.

Malgré, son faible développement, cette assise renferme une très grande quantité de fossiles, et plus particulièrement à : 

« la tuilerie de Journalière » - Cne de Conlie, où le banc n’a qu’une douzaine de centimètres d’épaisseur  ; «  la ferme de Monné » - Cne de Ruillé-en-Champagne ; «  la ferme d’Aubigné » - Cne de Gennes-le-Gandelin ; région de Mamers.

Le calcaire à Montlivaltia, constitue la couche la plus élevée du Bathonien sarthois, la Société Géologique l’a situé en 1850 lors de sa réunion du Mans, sur la commune de Domfront-en-Champagne, à la « Butte de la Jaunelière ou Jonnelière . En 1853, M. Guéranger et M. l’abbé Davoust, classent ce terrain dans le Bajocien.

La Société Géologique, lors de son périple dans le département de la Sarthe, pour étudier les sites fossilifères, s’est attardée sur celui des carrières à Montlivaltia de Domfront, et, également sur celui de Bernay, où l’épaisseur atteint 5 mètres, et les carrières de pierre de taille de Crannes, et Noyen. Les étages Bajocien et Bathonien, se développent dans le département de la Sarthe, sur approximativement 33.000 hectares. Leur minéralogie et leurs aptitudes agricoles sont visiblement identiques. Ils constituent un terroir particulier, aride et découvert, où poussent des ormes et des noyers, que l’on découvre cité dans des vieux actes sous la dénomination de « Champagne du Maine » ou également de « Grouas ».


Diagramme stratigraphique de Rouez-en-Champagne et de Tennie - Document A. Guillier.


étage Callovien  de -160  à -154 M.a.,


Doit son nom à Kellaways dans le Wiltshire ( Angleterre ), il a été définit par A. d’Orbigny en 1849. Il est le plus élevé et le dernier étage du Dogger - Jurassique moyen.

Nous avons précédemment écrit, que les assises du Bajocien, et celles du Bathonien dans la Sarthe, s’étaient formées suite à des affaissements de terrains. Ils sont la conséquence orientale de ceux qui se produit dans le Bassin Parisien. De ce fait, les sédiments plus récents débordaient plus ou moins largement, sur ceux qui le précédaient, les recouvrant plus amplement sur la périphérie. 

Au Callovien supérieur, vers 160 M.a. avant l’actuel, un rehaussement des bords de ce bassin, commença à repousser les eaux marines, qui recouvraient notre territoire. Une évidence apparaît , les nouveaux sédiments déposés sont nettement en retrait de ceux qui se trouvaient auparavant, c’est-à-dire : les couches du Bajocien, puis celles du Bathonien. En certains lieux de notre département ce phénomène est très visible. Ce soulèvement s’accentuant, les rivages de la mer du Callovien supérieur, s’éloignent de plus en plus des anciens marqués précisément par les mers du Bajocien et du Bathonien. Les premiers limons du Callovien sont précisés par des dépôts argileux, qui tranchent par la couleur et leur composition avec ceux qui les précédent. Le Collovien couvre dans la Sarthe 39.300 hectares.

Il est caractérisé :

- argile et calcaire à Ammonites Macrocéphales ( Callovien inférieur ),
- calcaire ferrugineux à Ammonites coronatus ( Callovien supérieur ).

L’argile et le calcaire du Callovien inférieur, se présentent, dans la majorité des cas, comme une alternance d’argile et de marne bleuâtres, avec des calcaires argileux de même couleur. En certains endroits, les formations supérieures ont un caractère sableux et grisâtre, parsemées de rognons de grès calcaire , localement dénommés « têtes de chat ». Ces couches du Callovien inférieur, ont pratiquement recouvert les étages précédents du Dogger - Jurassique moyen ; elles mêmes fortement arasées par l’érosion, qui ont épargné quelques points appelés « témoins », de l’ancienne expansion. C’est vers le Nord-ouest du département de la Sarthe, que le Callovien inférieur affleure avec le plus de netteté, cernant la « Forêt de Perseigne », et se prolongeant vers Alençon et l’Orne. Il atteint 17,2 mètres  d’épaisseur à Maresché, vers Juillé et Piacé 40 mètres. Vers le Sud-ouest, la région de La Flèche, il a tendance à disparaiître. Il est assez fossilifère à Beaumont-sur-Sarthe, Mamers, Maresché, Noyen, Saint-Marceau, poumon découvre des crustacés - Eryma ornata ; des céphalopodes ; des gastropodes ; des Lamellibranches ; des Brachiopodes ; des échinodermes. Le « banc de Pescheseul », est très caractéristique.

Les strates du calcaire ferrugineux du Callovien supérieur, marque avec une très grande précision le rehaussement assez intense de la partie Ouest de notre département. L’avancement vers l’Est du nouveau rivage est tout particulièrement précisé. Les affleurements du Callovien ferrugineux, venant de l’Orne, progressent par le Sud de Mamers, passent par Commerveil, puis par Courgains, Thoigné, René, Lombron, Congé, Doucelles, Teillé et Montbizot, où les affleurements importants diminuent et même cessent. Sur Degré, Chauffour, Fay ils sont présents dans les vallées des cours d’eau,et  dans la «  boutonnière du Bélinois », ils sont produits par la «  Faille de Téloché ».

Les fossiles se rencontrent en quantité à Pizieux , à Commerveil, à Montbizot et à Chauffour ; on en trouve avec abondance à « Champ Rouge », embranchement de la ligne Mamers - Le Mans ; à Saint-Rémy-des-Monts ; aux «  Châtaigners » à 8 km. Du Mans, route de Degré. Il a été découvert dans la seconde moitié du XIXème siècle des têtes de Reptiles, du type Sauriens, à Chauffour ( déposée au M.N.H.N.de Paris ), et une aux « Châtaigniers » à Montbazon ; des crustacés : Brachuyrites kelloviensis et Glyphae selon Albert Guillier. On y trouve des poissons, des bélemnites,  des ammonites, des gastropodes, des lamellibranches, des brachiopodes, des échinodermes.

Marceau, poumon découvre des crustacés - Eryma ornata ; des céphalopodes ; des gastropodes ; des Lamellibranches ; des Brachiopodes ; des échinodermes. Le « banc de Pescheseul », est très caractéristique.


Transgressions marines et terres émergées au Malm,


Document et texte de Jean-Claude Fischer
1 - Principaux affleurements.
2 - Zones de hauts fonds.
3 - Massifs pouvant avoir été temporairement et faiblement émergés.
4 - Limites probables de l’extension maximum des mers au Bathonien.

La paléogéographie du Jurassique supérieur se calque étroitement sur celle des périodes précédentes, apportant peu de changements dans la répartition des terres émergées qui, toujours exemptes de reliefs, ne libèrent que très peu de matériaux détritiques.
Dans les mers constamment peu profondes, s’accumule une sédimentation calcaire de plate-forme, avec implantation d’importants complexes récifaux coralliens et formation de vastes lagons ; ces  récifs de coraux, particulièrement nombreux et développés en Europe occidentale, témoignent d’un climat subtropical. À la fin du Jurassique supérieur s’amorce une régression généralisée des mers, avec formation d’importants dépôts continentaux, qui se prolongeront au Crétacé inférieur.
Sur les continents se développe une végétation très diversifiées, mais dont les empreintes fossiles sont excessivement rares.


- Malm - Jurassique moyen de -154 à  -135 M.a.
s’étalant seulement sur 19 millions d’années, il est donc beaucoup plus limité dans le temps géologique, que les périodes précédentes. Le Jurassique supérieur est également connu sous l’appellation de «  Jura blanc », dénommé Malm.



Commencement de la récession marine de l'Oxfordien dans le département de la Sarthe - Document Albert Guillier.


étage Oxfordien  de -154  à -146 M.a.,


Le stratotype a été définit à Oxford ( Angleterre ), en 1849, par A. d’Orbigny. En 1885, P. Choffat avait regroupé dans le Lusitanien ( de Lusitania, nom latin Portugais ), outre une strate au-dessus de l’Oxfordien, l’Argovien , le Rauracien et le Séquanien. Cet ensemble de nos jours est considéré comme le faciès de l ‘Oxfordien, et les appellations abandonnées.

Cet étage joue un rôle important dans la couverture géologique de la Sarthe, il s’étend sur une superficie de 28.900 hectares. La mer qui a formé cette couverture, a rétrogradé vers l’Est. Depuis la formation des assises antérieures, la surface émergée s’est considérablement accrue. Un nouveau rivage contournant le «  Massif de Perseigne », le transformant en prequ’île, passant par Fresnay-sur-Sarthe, puis à environ 8 km. au Nord-ouest du Mans, se dirigeait ver Voivres, Malicorne et l’Ouest de La Flèche.

On le trouve sous la forme :

- argile et calcaire de la Vacherie ( Oxfordien inférieur et moyen ),
- argile et calcaire d’Aubigné ( Oxfordien supérieur ).

Les couches formant l’Oxfordien moyen et inférieur, constitue la quasi-totalité de la surface Oxfordienne sarthoise, matérialisées par de l’argile et des bancs véritables de calcaire en principe bleuâtres, parfois grisâtres. Ils affleurent dans le Nord du département de la Sarthe, et se prolongent vers et dans celui de l’Orne ; masqués par les dépôts sédimentaires du Crétacé, et des alluvions de la rivière Sarthe.

Ces strates, sont coupées au Nord par le « Massif de Perseigne », au Sud-est de celui-ci elles se poursuivent au Sud de Mamers, pour se déployer très largement  sur la rive droite de l’Orne Saosnoise, s’épanchant également , mais plus faiblement sur la rive gauche . Cet ensemble cohérent constitue un terroir spécifique et riche, cité dans de nombreux actes depuis le VIIIème siècle tant aux Archives départementales du Calvados, du Maine-et-Loire, de l’Orne, et de la Sarthe, qu’à la B.N.F. de Paris ; dont l’appellation remonte au IVème siècle : le Saosnois, où ledit affleurement selon les sondages approche les 80 mètres.

Les affleurements disséminés dans la vallée de la Sarthe en amont du Mans,  réapparaissent dans cette même vallée, en aval entre Arnage et La Suze, et près de Malicorne. Le plus important est évidemment celui connu sous la dénomination de «  boutonnière du Bélinois », ou encore sous le nom de « dôme du Bélinois », il  forme le «  Pays de Belin », englobant les communes de Moncé-en-Belin, Brette-les-Pins, Téloché, Saint-Gervais-en-Belin, Laigné-en-Belin, Outillé, Saint-Mars-d’Outillé, Saint-Biez-en-Belin et Ecommoy. Les autres émergences beaucoup moins importantes comme à Nuillé-le-Jalais et Soulitré sont à l’identique du Bélinois en rapport avec des failles. Enfin , il y a enfn Parigné-l’Evêque, Coulongé et Aubigné-Racan.

Les sondages effectués au Mans en 1831 et 1834, selon le Bulletin de la Société d’Agriculture, de sciences et d’Arts de 1870 - t.XXIII ; p.559, donne sous Le Mans une  épaisseur de 117,34 mètres.

Albert Guillier, pensent, que les sables rougeâtres ferrugineux de Moncé-en-Belin, et ceux d’ Écommoy ne devaient former qu’un seul et même banc. Selon cet auteur, ce seraient les grands courants du Quaternaire, qui en creusant les vallées ; auraient entrainés des masses énormes de ces sables bien au-delà des différents lits où coulent nos cours d’eau actuels. 

Il est évident que lors des interglaciaires Donau / Günz ; Günz / Mindel ; Mindel / Riss ; Riss / Würm, les eaux libérées du gel, déchaînées lors des radoucissements ont tout particulièrement sculpté les roches, entamé les reliefs existants, mais également déplacé des volumes de sédiments littéralement extraordinaires.

Le Bélinois a dans sa plus grande longueur entre Brette-les-Pins et Château-l’Hermitage : 20 km. ; dans sa plus grande largeur de Ponthibault aux environs d’Écommoy : 10 km. Il présente un relief assez ondulé, variant de +45 à + 108 mètres.


Document Albert Guillier.


Les carrières de « La Vacherie » près d’Écommoy, présente un bon  soubassement calcaire gris bleuâtre, extrait et destiné à être utilisé comme pierre de taille ( pont de Pontlieue, ouvrages d’art de la ligne S.N.C.F. Le Mans - Mayet - Tours ). L’argile est employé à la fabrication de tuiles et de briques, certains sites d’exploitation produisent une matière argileuse aux grains suffisamment fins pour être utilisés à la fabrication de poteries : Arnage - Écommoy - Malicorne - Mezeray - La Suze - Soulitré.


Document Albert Guillier.


Un nouveau rehaussement de la partie Occidentale des terrains de notre département, repoussa la mer existante vers l’Est. La Sarthe ne fut plus recouverte par les eaux marines que sur une faible partie, tant et si bien, que les nouveaux dépôts ne recouvrirent les anciens que partiellement. Les couches qui se déposèrent alors furent de nature variée, compactes, est majoritairement coralliennes, oolithiques ou sableuses. La nature minéralogique des sédiments ne changea pour ainsi dire pas, et la faune présenta de grandes analogies avec la précédente.

Ainsi, les couches de l’Oxfordien supérieur se déposèrent sur le fond marin, en même temps que se formaient les sables et les calcaires coralliens, près des nouvelles redessinées. Ainsi, en de nombreux sites, ion passe de l’Oxfordien inférieur à l’Oxfordien supérieur, sans discordance.

Pendant le Malm - Jurassique supérieur, des dépôts restreints dans la masse calcaire ou argileuse, consécutifs à des formations coralliennes côtières se rencontrent relativement souvent.

Les fossiles que l’on y découvre sont principalement des Hemicidaris crenularis.

La portion moyenne - Dogger et supérieur - Malm du Jurassique présente fréquemment un faciès caractérisé par une prolifération de Polypiers ( structures calcaires secrétés par des individus fixés, dénommés polypes ), de Dicérates ( genre de bivalves ayant une coquille épaisse, spécifique à une vie récifale en mers chaudes et  peu profondes ), de Nérinés ( genre de gastéropodes marins, ayant vécu en milieu récifal. Caractérisé par une coquille épaisse présentant en section de nombreux replis internes ), et des calcaires oolithiques.


Poursuite de la régression marine dans le département de la Sarthe - Document A. Guillier.


Il a été établi pour ce faciès cette définition. Il rappelle étrangement celui des récifs de coraux de certaines mers actuelles, définissant ainsi  un étage Corallien, cher à certains géologues de renom.

Mais, car il y a un mais, de nombreuses études, et non des moindres, démontrent que le phénomène ne s’était pas réalisé partout à la même époque. En effet, de nombreux récifs de coraux se sont formées en certains points précis, tandis qu’en d’autres endroits des sédiments argileux continuaient à se déposer.

Il semblerait, que certains aient persisté dans leur opinion en conservant dans leurs rapports cette dénomination : d’étage Corallien, pour certaine zone sarthoise.


étage Kimméridgien de -146  à -141 M.a.,


Le stratotype a été définit à Kimmeridge dans le Dorset ( Angleterre ), en 1849, par A. d’Orbigny. 2ème étage du Malm - Jurassique supérieur succédant à l’Oxfordien.

L’examen géologique a démontré que le phénomène de formation des coraux récifaux, et la sédimentation de dépôts argileux, ne s’était pas produit aux mêmes époques. Ces nouveaux dépôts ne couvrent que 1.600 hectares. 

Le rehaussement continu de la portion Ouest et Nord-ouest du département d la Sarthe participa à la régression progressive et ininterrompue des eaux marines vers l’Est.


Au Kimméridgien les éléments marins ne couvrent plus qu'une petite surface de notre département - Document A. Guillier.


étage Portlandien de -141  à -135 M.a.
,


Le stratotype a été définit à Portland dans le Dorset ( Angleterre ), en 1849, par A. d’Orbigny. 3ème et dernier étage non seulement du Malm - Jurassique supérieur , mais également de l’époque Jurassique. Il succède au Kimméridgien et précède le Berriasien 1er étage du Crétacé inférieur ( de -135 à -96 M.a. ).

La mer a définitivement évacué notre département, elle mettra un certain laps de temps avant d’y revenir.


3ème PARTIE


* - Mesozoïque - Crétacé


L’époque du Crétacé a été définie en 1822, par J.-B. d’Omalius d’Halloy, les puissantes couches de craie ( creta ), s’étendant sur d’immenses étendues. Le Crétacé, est la 2ème époque du Mésozoïque - Ère Seconndaire, succédant au Juarssique. Elle est divisée :

 - en Crétacé inférieur comprenant,

- le Berriasien de -135 à -130 M.a.,
- le Valanginien de -130 à -122 M.a.,
- le Hauterivien de -122 à -116 M.a.,  
- le Barrémien de -116 à -114 M.a.,
- l’ Aptien de -114 à -108 M.a.,
- l’Albien de -108 à -96 M.a.

- en Crétacé supérieur comprenant,

- le Cénomanien de -96 à -91 M.a.,
- le Turonien de -91 à -88 M.a.,
- le Coniacien de -88 à -87 M.a.,
- le Santonien de -87 à -83 M.a.,
- le Campanien de -83 à -72 M.a.,
- le Maastrichtien de -72 à 65  M.a.

Une grande partie de l’Europe septentrionale était encore sous les eaux océanique. Au milieu de cette période un affaissement fit revenir la mer vers le Nord, mais ne toucha pour ainsi dire pas notre département.

toute une historiographie,

Vers la fin du Crétacé moyen, que l’on pourrait préciser comme base fondamentale du Crétacé supérieur, la mer envahit pour notre région, la plate forme continentale de la Basse Normandie. Puis pénétrant  à l‘intérieur des terres, par les couloirs sédimentaires, formant des chenaux elle contourna les reliefs des contreforts orientaux du Massif Armoricain, s‘insérant entre celui-ci et le Bassin Parisien submergeant le Haut Maine ( département de la Sarthe ). Poursuivant son développement  vers le Sud-ouest, elle fit communiquer l’   extension marine du bassin Aquitain, au précédent ; créant le « Seuil du Poitou ». Cette propagation du niveau marin est la conséquence du jeu des plaques tectoniques provoquant une élévation inéluctable dudit niveau . L’expansion des eaux marines débute à l’Aptien ( étage se développant au Crétacé inférieur du Barrémien à l’Albien de -120 à - 113 M.a. ). 

La régression marine, s’oppose à la transgression.

L’énorme intensité volcanique provoquant un épanchement basaltique considérable dans les océans. Il s’ensuivit une augmentation de la teneur en gaz carbonique, déclenchant un important effet de serre. L’examen laboratoire de dents et d’ossements de fossiles de reptiles marins démontre que la température des mers égalait et pouvait même dépasser 30°.

Nouvelles transgressions marines et terres émergées au Crétacé inférieur,


Document et texte de Jean-Claude Fischer
1 - Principaux affleurements.
2 / 4  - Extension septentrionale des mers Valanginienne - ( 2 ) ; Hauterivienne - ( 3 ) ; Aptienne ( 4 )
5 - Limites probables de l'extension de la mer à l'Albien.

D'une durée de 39 M.a., le crétacé inférieur se subdivise en six étages principaux exclusivement fondés sur les faunes d'ammonites.
Après l'important retrait des éléments marins à la fin du Jurassique, les eaux océanes réenvahissent de nouveau le département  de la Sarthe. Cette transgression s'effectue progressivement par extension vers le Nord, de la mer Alpine, qui recouvre successivement le domaine Dauphino-Vauconien, le Jura et le Seuil de la Bourgogne, puis recouvre le Bassin Parisien à l'Hauterivien, et fait sa jonction avec la mer du Nord à l'Aptien - Albien.
En continuation avec le Jurassique, le climat reste chaud, le Crétacé inférieur n'est marqué d'aucune rupture importante dans le monde vivant., ni sur les terres émergées ( qui se réduisent de plus en plus ), ni dans les  mers qui demeurent en permanence peu profondes  : on observe  essentiellement un renouvellement continu des espèces.


étage Albien  de -108 à -96 M.a.,


Le stratotype a été définit par le nom latin du département de l‘Aube ( Alba ), en 1842, par A. d’Orbigny. 6ème et dernier étage du Crétacé inférieur. Il succède à l’Aptien et précède le Cénomanien  ( de -113 à - 100,5 M.a. ) - 1er étage du Crétacé supérieur.

L’importante transgression marine qui avait recouvert une grande partie de la Basse Normandie ; le département du Calvados, esquivant les derniers reliefs septentrionaux du Massif Armoricain, s’avançait traversant celui de l’Orne, vers le Haut Maine, contournant le Massif de Perseigne.

Cette submersion est la conséquence, directe d’un affaissement des terres émergées selon Albert Guillier, et selon d’autres de l’ absence complète de glaciations tant au Jurassique, qu’au Crétacé. Quant au calme tectonique relatif, il autorise à penser que l’ épirogenèse est la cause principale de cette progression irréversible des eaux marines, vers l’intérieur des terres pendant plusieurs dizaines de millions d’années. Toutefois, pendant l’Albien, les faibles pulsions tectoniques mineures, laissaient présagées les phases plus importantes du Crétacé supérieur. De ce fait, ill n’est pas envisageable de supposer que cette suites d’événements consécutifs doit se limiter strictement à l’étage Cénomanien.

À l’Albien supérieur, glauconie ( association de minéraux argileux à forte teneur Fe3 ; elle se forme en milieu marin à des  profondeurs de 50 à 500 mètres ).

Ce 1er dépôt transgressif du Crétacé, sur les terrains jurassiques dans le Nord-ouest de notre département. Il n’est bien représenté, que sur la bordure Occidentale des reliefs Briovérien et Paléozoïques du ( Massif de Perseigne : le Haut Goulet, le Buissn , Saint-Rigomer-des-Bois ).

La puissance de cette formation reste indéterminée : 10 mètres, peut-être plus….?

La transgression Albienne, marque la conquête progressive de la marge Armoricaine, elle va se dérouler simultanément du domaine normand vers l’Est et vers le Sud, par l’envahissement des vallées, des terres basses, du réseau de drainage existant à la surface de la pénéplaine post hercynienne, ultimes contreforts du relief armoricain vers l’Est ( ingression ), par les eaux marines.

Tout le massif, dans sa partie Nord-est du département de la Mayenne et Nord-ouest Sarthois, était parcouru par des cours d’eau temporaires, à débit torrentiel coulant vers le Nord-Nord-ouest ou le Nord-est, les stratifications obliques et des lentilles - dans la plaine de Caen, ils sont désignés par deux dénominations locales - « rougeaud et fauvet ». Le rougeaud de couleur brune, compose le tiers supérieur de cette masse, et repose sur une assise de terre sableuse jaunâtre -le fauvet. Une couche d’altération se rencontre sous la configuration de cailloux de quartzites, de  silex, de grès issu de la proximité du «  Massif Armoricain ». Ces cailloux petits et anguleux dans le fauvet, gros et nettement arrondis dans le rougeaud.

Le fauvet est une formation argilo-sableuse, légèrement  calcarifère, et provenant de la décomposition sur place de l’argile callovienne qui recouvrait au Jurassique la région. Un remaniement géologique ultérieur y a incorporé des éléments ( glauconie et foraminifère de la craie appartenant à d’autres étages dont le Cénomanen. Le rougeaud émane du remaniement du fauvet avec un apport de minéraux de roches éruptives et de fossiles appartenant à des couches du Tertiaires ( faluns ), d’où sa richesse en carbonate de chaux. L’âge de ces dépôts pourrait se situer au Pléistocène moyen ; période de froid et d’humidité. Autre fait marquant, la disposition dans le fauvet et le rougeaud de lits de petits cailloutis disposés horizontalement, établit de façon quasi certaine la part importante de cours d’eau dans le processus de formation de ces limons ; validés par des coulées deboue. Réf. Annales de géographie , 1926 de L. Gallois ; Em. De Margerie ; de Emm. De Martonne et A. Demangeon.

Le Saosnois s’étend sur la rive gauche de la Sarthe sur la partie Orientale de l’ilot de Perseigne.


Document A. Guillier.


La Sarthe après s’être frayée un passage dans le socle rocheux de l’extrémité Oriental des derniers contreforts du Massif Armoricain, ayant échappée à la  tenaille du granit et du schiste entre Alençon et Fresnay sur Sarthe, s’engage dans  une platitude de la «  Champagne de Conlie ou «  Champagne Mancelle », excroissance des Coèvrons. Elle apparaît monotone et triste, très nue au voisinage des forêt de Sillé le Guillaume et de la Conquérant ;

Le socle primaire a été arasé  suivant une surface subborizontale

La région Dévonienne et Silurienne des Coévrons et de la Charnie, essentiellement Formée de grès armoricain et dont les points culminants sont le Mont Rochard et le Mont Aigu. M. Oehlert a étudié avec soin la dite région, où m’on trouve des poudingues à la base, surmontés de schistes gris avec intercalaires de calcaires, des grès blancs, des psammites - Lingula crumena. Cet ensemble  Cambrien, surmonté de grès armoricain. Ce Cambrien est couronné de grès armoricain.de graviers et des galets fluviatiles en témoignent.


Nouvelles transgressions marines et terres émergées au Crétacé supérieur,


Document et texte de Jean-Claude Fischer
1 - Principaux affleurements.
2 - Limites extrêmes des transgressions cénomaniennes.

D'une durée pratiquement équivalente au Crétacé inférieur, le Crétacé supérieur comme celui-ci se subdivise en six étages, comme nous l'avons indiqué précédemment.
Le Crétacé supérieur débute par la très importante transgression cénomanienne, déjà bien amorcée à l'Albien. La majeure partie de l'Europe occidentale est submergée, ne subsiste que l'archipel d'Armorique, le Massif Central, l'île germanique, la Méséta ibérique ; à l'emplacement actuel de la Téthys occidentale s'étend une terre relativement vaste reliée épisodiquement au Massif Central par l'isthme Durancien.
Cette phase est accompagné, et restera marquée par des dépôts argileux, sableux et marno-sableux, gréseux ( grès verts turoniens ), calcaires et surtot crayeux ( craie glauconieuse cénomanienne, craie chloritée, et craie tuffeau du Turonien , craie sablo-micacée, craie marbneuse ou argileuse, craie blanche du Sénonien ), avec ou sans silex .


ROGNON de SILEX - dénommé «  SILEX BRANCHU » - long. 18,9 cm. très recherché par les Aïeux de nos Ancêtres pour tailler des lames de haches, des grattoirs et autres outils ;aux temps lointains du Paléolithique - Document collection privée.

avec les Maestrichien s'amorce une régression généralisée qui provoque la fermeture des détroits de Bourgogne et Basse-Loire : le Bassin Parisien dépend définitivement du BNord et ne subira plus d'influences mésogéennes directes.
Cet important retrait des eaux marines est consécutifs à une baisse généralisée du niveau marin, découlant d'un très fort refroidissement des pôles. Il en ressort d'une diminution, et même de la disparition des certains organismes marins et terrestres. L'extinction définitives des Hippurites, des  Ammonoïdes, des Bélemnoïdes,et de tous les grands  reptiles marins ( Ichthyosauriens, Plésiosauriens, et Maosauriens ), pour des raisons vraisemblablement identiques sur les continents disparaissent toutes les lignées de Dinosauriens et de Reptiles volants


étage Cenomanien  de -96 à -91 M.a.,


Cénomanien, émane directement de «  Cenomanum, signifiant Le Mans en bas latin » ; cet étage le plus bas du Crétacé supérieur a été déterminé en 1847, par A. d’Orbigny  ; qui l’a fait commencé aussitôt l’Albien, et se terminer juste au-dessous du Turonien. Il y a inclus les Marnes à Ostrea biauriculata.

Un nouvel affaissement de la partie Occidentale du département de la Sarthe provoqua une nouvelle arrivée de la mer. Cette mer dénommée Cénomanienne, plus ample que celles du Jurassique, déposa des sédiments qui débordèrent largement tous les précédents. Le rivage redessiné, venant de la Normandie, après avoir traversé le département de l’Orne, passait légèrement à l’Est d’Alençon, transformant une nouvelle fois le Massif de Perseigne en îlot, descendait par Fresnay-sur-Sarthe, Sillé-le-Guillaume, Loué, effectuait un crochet par Malicorne, pour gagner Sablé-sur-Sarthe, et poursuivre dans le Maine-et-Loire. qui recouvrit pratiquement, et même dépassa les limites côtières précédentes. 

Cet étage Cénomanien couvre dans la Sarthe une superficie de 172.800 hectares, c’est de beaucoup, le plus important. L’argile glauconieuse à minerai de fer, dépôt Crétacé transgressif sur les terrains Jurassiques, a une épaisseur croissante d’Ouest en Est - 10 à Coulans, 43 mètres dans la cuvette du Mans. Dans le Nord-ouest, région La Quinte, Saint-Saturnin, les argiles sont veinées vertes et jaunes ferrugineuses, avec feuillets sableux souvent cimentés par l’oxyde de fer.

La mer dépose des sables, puis des marnes…..

Les premiers dépôts marin du Cénomanien sont constitués de sables glauconieux ( la glauconie est un minéral argileux de couleur verte contenant du fer ). Ces sables deviennent rouges en raison de l’oxydation du fer, localement ils se sont agglomérés l’Écusson ( I.N.G. - 2002 ), Cne de Guécélard. Continuation climatique dans une permanence d’un climat chaud, aucune rupture importante n’est marquée dans le monde vivant, mais réduction des terres émergées, et persistance des mers peu profondes. 

Le Cénomanien inférieur, est représenté dans le Nord du département de la Sarthe, par un «  lambeau », placé en contrebas du Massif de Perseigne, dans le voisinage du lieu-dit : le Haut Goulet. Il est nettement transgressif sur le socle Cambrien.


Nouvelle transgression marine, notre département est à nouveau submergé, par une mer chaude et peu profonde. Les anciennes limites sont en de nombreux endroits dépassées ; de -96 à -91 M.a. - Document A; Guilllier.


Dans le Nord-ouest, le Cénomanien inférieur et moyen, par l’intermédiaire d’une surface de ravinement repose sur les Marnes de Ballon ( butte de La Feuillère, butte de Cherisay, à Fyé - La Hutte ) ; sur l’argile à minerai de fer ( butte de La Gironnière à Moitron ). Ce schéma est visible dans deux sablières en bordure de la route Fyé - Rouessé-Fontaine.

Dans la plupart des cas, de la région précitée la base du Cénomanien est établie par un ensemble argileux à intercalations gréseuses, affleurant souvent dans de mauvaises conditions. Au Sud du Val-de-Pierre, au lieu-dit : les Landes, on trouve des argiles bleues ou brunes à niveaux de quartz roulés.

Les eaux marines, attaquèrent et démantelèrent les formations du Paléozoïque affleurantes. Dans ce nouveau rivage bordé de récifs, deux fjords  s’infiltrèrent en direction de la Mayenne, l’un entre Alençon, et Fresnay-sur-Sarthe, l’autre au Sud de Conlie submergé et Loué.

Sur Le Mans et sa région la masse sédimentaire est fortement sableuse.

Trou d'extraction de sable du cénomanien moyen à Guécélard . De nombreuses cavités identiques plus ou moins bien rebouchées existent dispatchées sur la commune, soit pour extraire du sable, soit du grès de roussard, soit encore de l'argile. Il y a eu à Gucélard dans la seconde moitié du XIXème siècle jusqu'à 3 poteries-faïenceries. Document collection privée.






















Front de taille d'extraction de sable du cénomanien moyen à Guécélard - 72. On distingue très bien les littages marins, et on devine les mouvements des flots lourdement chargés en sables - Collection privée.


























Deux ammonites à identifier, extraite en profondeur - Document collection privée.


Les Sables et grès du Maine - Cénomanien moyen et Cénomanien supérieur. Ces faciès représentent un ensemble détritique grossier, décalcifié, peu fossilifère, composé essentiellement de sables jaunes graveleux, ferrugineux, plus ou moins argileux, avec lentilles de galets de quartz. De nombreux lits de lentilles de        « grès roussards », à ciments d’oxyde de fer s ‘y rencontrent à différents niveaux.

La Marne à Ostea biauriculata ne s’est développée que dans certaines conditions bien précises. Bien que formant des bancs marneux, on ne les rencontre qu’au dessus de portions de terrains arénacés, qui présentaient au moment de sa formation, la profondeur voulue. Tandis que les parties crayeuses, certainement plus éloignées du rivage, se situaient à une plus grande profondeur.

L’étude des échantillons extraits des sondages de 1831 et 1834, de la place des Jacobins au Mans, et déposés au Musée ; dévoile :

- « après avoir traversé 8 mètres de remblais, et de terrains de transport, puis une alternance
« d’argile, de sablé, de grès pus ou moins glauconie, de glauconie et de minerai de fer, 
« représentant les assises moyenne et inférieure de l’étage Cénomanien, jusqu’à une profondeur de 
« 82,66 mètres. À ce niveau il a été rencontré des argiles Oxfordiens à Rhynchonelles thurmanni. 
« Rien sur l’Albien, sur l’Aptien, sur Portlandien, sur le Kimméridgien ; à 200 mètres de profondeur, 
« le forage est resté dans des argiles semblables, mais dont la base semble appartenir au Callovien. 
« L’eau n’a pas jailli, elle est restée à 11 mètres « en contre bas……… ».


- l’altitude où a été exécuté le sondage est de : 64,66 mètres,
- la profondeur à laquelle se termine l’étage Cénomanien est de : 82,,66,

il en résulte que la base de celui-ci est à - 18 mètres,

Or, dans le voisinage du Jardin d’Horticulture, la partie supérieur de la couche d’Ostrea biauriculata est à +83 mètres.

L’épaisseur de l’étage Cénomanien au Mans est de : 18 + 983 soit 101 mètres. Il semblerait qu’aucun autre bouleversement n’a eu lieu dans notre région à cette époque. La continuation climatique dans une permanence d’un climat chaud, aucune rupture importante n’est marquée dans le monde vivant, mais réduction des terres émergées, et persistance des mers peu profondes. Sa base bio stratigraphique est définie par la première apparition du floraminifére , et des ammonites  Acanthoceras  rhotomagense et Stomohamites  simplex .

Argile glauconieux à minerai de fer.
Cette couche repose dans le Nord-ouest de notre département, vers Moulin-le-Carbonnel directement sur la Granulite et  les assises Cambriennes et Siluriennes, un peu plus au Sud, à Montreuil-le-Chétifs elle recouvre les affleurements du Paléozoïque. Plus à l’Est, suivant une ligne, elle passe près d’Arçonnay, Cherizay, pour descendre via Domfront-en-Champagne, sur Noyen-sur-Sarthe ; où elle est placée sur le Callovien inférieur.

On la trouve sur l’Oxfordien à la bordure Sud-est du Saosnois, en continue de Saint-Cosmes-en-Vairais, à Ballon, également près de Montbizot. Puis, dans le «  Bélinois », entre Saint-Gervais-en-Belin et Écommoy, sur Saint-Ouen-en-Belin, Mulsanne, Brette-les-Pins. Dans l’Ouest, de la Sarthe, l’argile glauconie à minerai de fer s’est déposée près du rivage. La proximité de la côte a fait que les sédiments y sont plus arénacés, la glauconie y est donc très abondante et forme de petits bancs presque purs, dans un ensemble argilo-sableux, miacé. On y découvre de petits galets roulés de quartz, émanant de terrains plus anciens; Dans beaucoup de gisements la masse devient plus ferrugineuse.

Sous l’influence de l’air humide, la glauconie ( silicate ferreux à bases variables ), se décompose très facilement. L’acide carbonique s’unit aux bases, et libère les éléments siliceux, donnant ainsi naissance à un carbonate ferreux, qui au contact de l’oxygène de l’air se trouve rapidement désagrégé, et transformé en peroxyde de fer, puis en hydrate ferrique. Il a été dans les temps plus ou moins anciens à La Bazoge, La Chapelle-Saint-Fray, Domfront-en-Champagne, Saint-Jean-d’Assé, Mézières-sous-Lavardin, Lavardin, Sainte-Sabine. À ce niveau on y rencontre également des argiles à briques.

Sables et grès ferrugineux.
Dépôt très important, s’étendant sur de grandes superficies dans la partie médiane du département de la Sarthe, de chaque côté des vallées des rivières Sarthe et Huisne, reconnaissable par sa teinte rougeâtre, assez souvent très prononcées, ce sable ferrugineux repose dans l’Ouest et le Nord du département directement sur des émergences du Paléozoïque et quelques couches du Jurassique.

Sa composition minéralogique est relativement uniforme, il est exclusivement constitué de sables plus ou moins grossiers, recelant quelquefois des cailloux et des blocs plus importants émanant de strates beaucoup plus anciennes, comme dans le «  bois de Chemasson » - Cne de Saint-Léonard-des-Bois ; dans les «  bois de Saint Christophe » - Cne de Montreuil-le-Chétif.

L’hydrate ferrique résultant probablement de la désintégration de la glauconie a, cimenté ces sables grossiers, et généré un  grès ferrugineux, dénommé localement - « roussard ». Il a été exploité à Arnage, Assé-le-Boisne, La Bazoge, Bonnétable, Brette-les-Pins, Changé, Conlie, Écommoy, Juillé, Lavardon, Pontlieue, Moncé-en-Belin, Montreuil-le-Chétif, Mulsanne, La Quinte, Ruaudin, Trangé, Saint-Aubin-de-Locquenay, Saint-Christophe-du-Jambet, Saint-Georges-du-Bois, Saint-Rémy-de-Sillé, Trangé. Depuis la plus haute antiquité il a été utilisé dans la construction au Mans, et dans son enceinte.

À la « carrière des Canones » - Cne de La Bazoge, à Parigné-L’Evêque à Montreuil-le-Chétif, au « Bois de Pannetière » - Cne de Saint-Pavin, il a été découvert de l’ocre jaune et de l’ocre rouge.

Au Cénomanien supérieur, un rehaussement du Nord et de l’Ouest de notre département à repoussé les eaux marines, dessinant un nouveau rivage. Tandis que cette nouvelle côte passant des environs de Terrehaut, par Sables, Mézières-sous-Ballon, Souligné-sous-Ballon, Neuville, Saint-Saturnin, la Chapelle-Saint-Aubin, Pruillé-le-Chétif, Saint-Georges-du-Plain, Malicorne, Le Bailleul, Notre-Dame-du-Pé, se dirigeant ensuite vers le Maine-et-Loire, subissait un mouvement inverse, c‘est-à-dire un affaissement, provoquant une sorte de glissement au-delà des dépôts antérieurs, les faisant reposer par endroits directement sur les terrains anciens.

Dans la Sarthe, ces couches sous-jacentes, elles portent le nom de sables et grès du Maine.


étage Turonien de -91 à -88 M.a.,


Le nom de Turonien émane de «  Turonia », nom latin de la Touraine, définit par A. d’Orbigny en 1843. 2ème étage du Crétacé supérieur, succédant au Cénomanien.

Le passage du Cénomanien supérieur au Turonien se fait progressivement, presque graduellement, sans que rien indique une émersion qui aurait dû laissé des traces évidentes. Il faut admettre que les différentes couches se sont déposées régulièrement. Les couches du Turonien se lient intimement avec les précédentes dans la plus part des sites, et quelquefois la jonction est indécelable. Il est excessivement difficile d’établir  une séparation.


Régression des eaux marines au Turonien dans le département de la Sarthe ; de -91 à -88 M.a. - Document A. Guillier.


Les avis, et le méthodes pour délimiter ces deux strates, sont très partagés.

Le Turonien couvre 20.900 hectares, surtout dans l’Est et le Sud-est du département de la Sarthe. Ses affleurements se situent presque toujours à flanc de coteau, comme sur Parigné-le-Pôlin, on en découvre également sur les plateaux, souvent recouverts par des sédiments plus récents. Les dépôts des sables du Maine, sont placés à proximité du rivage, un peu  plus loin, au large, à plus grande profondeur, les dépôts sédimentaires crayeux se sont formés.

Le socle du Turonien inférieur, repose souvent sur des Marnes à Ostrea biauricilata dans la région de Mayet, et dans celle de La Flèche. Dans les environs de Vilaines-sous-Malicorne, Bousse, Courcelles, la forêt de Vadré, Clermont, Saint-Germain-du-Val; Verron, la veine prend un grand développement et atteint dix mètres d’épaisseur. Elle est constituée de sables quartzeux blanchâtres, plus ou moins fins renfermant une quantité de fossiles ; surtout des oursins.

Dépôt marins d'ostracés - Document collection privée.

affleurement d'un dépôt marin similaire au précédent dans un talus à Parigné-le-Polin - Document collection privée.

La couche de craie marneuse, plus ou moins compacte, renfermant ça et là des silex, atteint en certains endroits qu’une dizaine de mètres. Elle  a été extraite comme pierre de taille tendre, connue sous le nom de «  tuffeau », à Aubigné-Racan, à Château-du-Loir, à Château-L’Hermitage, à Clermont-Gallerande, à Écommoy , à La Bruère, au Grand Lucé, à Le Lude, à Mareil, à Mayet, à Oizé, à Parigné-L’Evêque, à Parigné-le-Pôlin, à Requeil, à Sarcé, à Saint-Mars-d’Outillé, à Saint-Vincent-du-Lorouer, à Tuffé, à Vaas, à Verneuil-le-Chérif, à Vilaines-sous-Malicorne, à Yvré-le-Pôlin.


Positionnement de la mer au Sénonien ; de -88 à -65 M.a. - Document A. Guillier.


étage Senonien de -88 à -65 M.a.,


Le peuple gaulois les  Sénones, occupé la région de Sens dans le département de l’Yonne. En 1842, A. d’Orbigny an déterminé le stratotype de cette région, et l’a classé au 3ème étage du Crétacé supérieur. 

Cette division n’est plus utilisée, elle a été remplacée de nos jours par,
- le Coniacien de -88 à -87 M.a.,
- le Santonien de - 87 à -83 M.a.,
- le Campanien de -83 à -72 M.a.,
- le Maastrichtien de -72 à -65 Ma. 

Dans notre département la partie Nord-ouest et Ouest, poursuivant leur rehaussement après dépôts de sédiments, que nous venons d’évoquer, la mer s’évacua progressivement, mais irréversiblement en direction du Sud-est, Loir et Cher, et la Touraine, recouvrant toujours dans la Sarthe La Chartre-sur Le Loir, Château-du-Loir, et la partie Est de la région du Lude. Un fjord pénétrant s’allongeait par Courdemanche, en direction et à proximité de Connerré .

Dans la définition de A; d’Orbigny, il faut relever,

- craie à Spondylus truncartus et Micraster Turoniens ( Craie de Villedieu ),
- craie à Micraster cor-testudinarium et Ananchytes gibba - ( Craie de Châteaudun )
- craie à Micraster cor-anguinum et Ecchinoconus cnicus - ( Craie de Chartres ).


MICRASTER  CORANGUINUM - définit par LESKE en 1778
du grec : mikros = petit ; et aster = étoile
embranchement : Échinodermes ; classe :  Échinodermes ; ordre :  Echinoïdes Spatanguides ; famille : Micrastéridae
Échinidés irréguliers
Ère :  Mesozoïque
Période :  Crétacé supérieur
Époque :  Santonien
Site  : 72 - Document collection privée


4ème PARTIE


* - Ère Tertiaire - Cénozoïque


L‘Ère Tertiaire , ou plus communément le Cénozoïque, cher aux géologues et aux paléontologues, se distingue assez précisément de l’Ère Secondaire - Mésozoïque qui la précède. En effet, les dépôts du Tertiaire n’ont plus le développement, l’importance de ceux du Secondaire ; toutefois leurs variétés sont beaucoup plus grandes, les sédiments d’eau douce prennent une conséquence géologique considérable.

Pendant le Mésozoïque, l’activité interne, qui était pour ainsi dire passée inaperçue, pour le moins insignifiante, réapparaît ouvertement. Des mouvements de terrains à l’échelon de la planète se produisent, modifiant énormément l’aspect , le positionnement des continents, des mers de l’Europe, avec l’émergence des Alpes et des Pyrénées.

La faune et la flore sont également remaniées : les mammifères à peine représentés au Mésozoïque, sinon par quelques espèces primitives, sont en complète évolution et prolifèrent, les oiseaux sont beaucoup plus nombreux, tandis que les grands reptiles s’éteignent irréversiblement et définitivement.

Parmi la faune marine au Secondaire, les céphalopodes, pour être plus précis, les ammonites, les bélemnites qui avaient eu un rôle prépondérant, disparaissent. Quant aux Gastropodes et aux Lamellibranches, ils se développent, et ils évoluent vers leurs formes actuelles.

La flore terrestre subit également de très grandes modifications, les monocotylédones ( orchiées, palmiers ou arecaceae, bananiers genre musa, graminées, joncs famille des juncaceae), et les dicotylédones ( plantes à fleurs, elles représentent de nos jours plus de 200.000 espèces).

Le Tertiaire  se divise en,

- Paléocène de -65 à - 53 M.a.,
- Éocène de -53 à - 34 M.a.,
- Oligocène de - 34 à - 23,5 M.a.,
- Miocène de -23,5 à -5,3 M.a.,
- Pliocène de -5,3 à - 1,8 M.a. 

L’étude des terrains du Paléocène et de l’Éocène présente une alternance de dépôts marins et de dépôts d’eau douce.


Terres émergées au Paléocène, suite à la régression marine du Crétacé supérieur,

A la fois prolongement du Crétacé supérieur par sa base danienne et prélude à l'Eocène par son étage Thanien, le Paléocène doit essentiellement sa justification aux particularités de sa faune Mammifères. On le subdivise en deux tages qui totalisent 12 M.a.

- Thanétien = Landénien - de -59 à -53 M.a.,
- Danien / Montien - de -65 à - 59 M.a.


Document et texte de Jean-Claude Fischer
1 - Principaux affleurements.
2 - Limites extrêmes des extensions marines au cours du Paléocène.
3 - Limites de la mer dano-montienne dans le bassin Parisien.

Limités à l'emprise de deux bassins sédimentaires ( golfe parisien ouvert sur le domaine nordique et le bassin pyrénéo-provençal sur le domaine atlantique ), les affleurements paléocènes sont extrêmement réduits dans notre région, offrant par contre une gamme très diversifiée de sédiments marins et de dépôts franchement continentaux.

Sous un climat de type tropical, les peuplements paléocènes inaugurent, tant sur les continents que dans le domaine marin, le déploiement des flores et des faunes Cénozoïques : dans les mers s'amorce la prolifération de Bivalves et des Gastropodes ; sur les continents se répandent les Angiospermes, cependant que les Mammifèrent réalisent leur première radiation adaptive, avec des espèces de petite ou de très petites taille ( aucune n'excède 50 cm. de long ). Ces faunes de Mammmifères sont trop peu répandues pour qu'il nous soit possible de présenter un quelconque fossile.


étage  Éocène de -53 à - 34 M.a.,


L’argile à silex de l’oolithe, et l’argile à silex de craie.

Albert Guillier, considère page 297, comme contemporains, il les a néanmoins séparés en raison d’une répartition différente. Si les argiles sont strictement identiques, les silex prélevés eux sont très nettement différents. Ceux de la craie sont riches en spongiaires, et plus légers et fragiles que ceux de l’oolithe. Pour certains géologues, l’argile à silex proviendrait d’une décomposition de la craie par des agents atmosphériques, localement ; et se poursuivant de nos jours. Pour d’autres, la présence d’eaux acidulées, de l’action geysériennes, et les phénomènes glaciaires du Quaternaire. Dans la Sarthe l’argile à silex repose sur généralement sur la craie, dans laquelle elle forme des poches, à une grande profondeur. En certains endroits elle a absorbé le dépôt crayeux et se trouve directement les sables du Cénomanien supérieur. L’épaisseur de l’argile à silex dans la Sarthe, atteint dans la région de Saint-Calais une vingtaine de mètres.


Document Albert Guillier.


La formation de ces « poches », tant dans la craie, que dans les sables reste une parfaite inconnue, les explications en sont donc très obscures. Les actions chimiques se révèlent nettement insuffisantes, l’action mécanique de la puissance d’eaux libérées…..? La poussée d’eaux tourbillonnantes pourraient peut être produire de telles cavités ! Quoiqu’il en soit l’argile à silex constitue certainement l’assise la plus ancienne du Cénozoïque dans la Sarthe, où elle se développe sur une superficie de 82.000 hectare, avec une puissance maximum de 30 mètres. À l’Ouest du département elle décrit une ligne sinueuse, de Nogent-le Bernard, Bonnétable, Saint-Saturnin, Pruillé-le-Chétif, le Sud-est de La Suze, Bousse, Crosmière.

Argile à oolithe, forme dans la couche sous-jacente à l’oolithe inférieure les mêmes poches, et a la même minéralogie. Elle s’étend dan l’Ouest et dans le Sud-ouest  de la Sarthe sur 9.460 hectares, pour une épaisseur de 10 mètres à Poillé. Elle dessine une bande discontinue du Nord de Saint-Symphorien, puis par Épineu-le-Chevreil, Cemirée-en-Charnie, Mareil-en-Champagne, environs de Brulon, la région entre Poillé-sur-Végre, Juigné, Avoise, et celle entre Sablé-sur-Sarthe et Parcé. Le silex que l’on trouve dans toute ces régions, est et a toujours été très recherché, il offre de meilleure qualités et, est beaucoup moins fragile. Cela explique peut-être, l’énorme quantité d’outils lithiques datant du Paléolithique découverts disséminés sur l’ensemble de ce vaste territoire.


Terres émergées à l' Éocène, aspect des contours côtiers de ce qui devait être la France,

Précisé dans ses limites grâce aux récents progrès de la Paléontologie, l' Éocène a duré environ 19 M.a., et subdivise comme suit,

l'Yprésien ( Sparnacien 
                   ( Cuisien de -53 à -46 M.a.
- Lutétien    ( inférieur - moyen - supérieur de -46 à -40 M.a.
- Bartonien ( Marinésien 
                   ( Auversien de -40 à -37 M.a.
- Ludien = Priabonien de -37 à -34 M.a.


Document et texte de Jean-Claude Fischer
1 - Principaux affleurements.
2 - Limites extrêmes des extensions marines au cours de l'Eocène.
3 - Anticlinal de l'Artois, exondé à partir du Lutétien moyen.

Les affleurements éocènes se répartissent, en France et dans les régions limitrophes, en fonction d'une paléogéographie extrêmement instable, étroitement liée à de fréquents déplacements des lignes du rivage, transgressions et régressions jouant sur de faibles variations du niveau de la mer qui se répercutent sur de longues distances, inondant ou abandonnant des zones basses à vocation plus ou moins de laguno-côtière, cependant que de vastes lacs s'installent dans les dépressions de l'arrière-pays.
Il en résulte une sédimentation tout aussi variable, où alternent diversement des sables, des grès, des calcaires, des marnes, des argiles, des lignites, des évaporites ( gypse ).....sous un climat de type encore tropical, à périodes plus ou moins sèches.
Dans les mers se répandent des foisons spectaculaires d'invertébrés ( grands Foraminifères, dont les Nummulites, Bivales et Gastropodes étonnamment diversifiés, Crustacés, Echinodermes ), cependant que les Mammifères réalisent tant dans le domaine marin que sur les aires continentales, leur seconde radation adaptative en même temps que s'éteignent les Multiberculés et les  Condylarthres : à côté des Marsupiaux apparaissent et se répandent les Proboscidiens, les Cétacés et Siréniens, les Créodontes, les Carnivores, les Périssodactyles, les Artiodactyles, les Rongeurs......qui annoncent les faunes mammaliennes modernes.
L'Eocène est incontestablement dans nos régions et notamment en ce qui concerne les invertébrés marins, l'époque la plus fossilifère de tout le Cénozoïque ( il a été possible de répertorié rien que dans le Bassin Parisien plus de 3.000 espèces de mollusques ).


Terres émergées à l'Oligogène, la Basse Normandie, le Maine et la partie septentrionale de la Touraine sont isolés par un bras de mer,

Epoque aux limites incertaines et à bien des égards annonciatrices du Néogène. L'Oligocène s'échelonne sur environ 11 M.a. .Il comprend deux étages définis dans le domaine marin : le Stampien de - 30 à -24 M.a. et le Chattien de -28 à -23,5 M.a.. Ce dernier représenté seulement en Europe du Nord.





Document et texte de Jean-Claude Fischer
1 - Principaux affleurements.
2 - Limites extrêmes des extensions marines à l'Oligocène.

Cpnsécutif au paroxysme des mouvements alpins ( phase de compression ), l'Oligocène correspond à une phase de relaxation tectonique favorable à la formation de fossés d'effondrement : de cette époque, entre autres datent les fossé d'Alsace et de Limagne.
Le domaine aquatique se limite alors, dans une paléogéographie complexe à des bras de mer et à des bassins laguno-saumâtres ou lacustres communiquant sporadiquement entre eux.
Les sédiments de l'Oligocène sont extrêmement variés sables ( comme ceux de Fontainrbleau ), calcaires ( comme ceux de la Beauce ), marnes, argiles, schistes.....C'est de cette époque que datent également les couches salifères ( Mulhouse ), les phosphorites ( du Quercy ), le gypse ( Aix-en-Provence ).
L'abondance, dans nos régions, des dépôts lagunaires et lacustres, liés à l'existence de nombreux petits bassins fermés, a été particulièrement favorable à la fossilisation des flores et des faunes continentales Végétaux très variés, Mollusques, Insectes, Myriapodes, Arachnides, Poissons, Batraciens, Reptiles, Oiseaux, Mammifères, traduisent un climat chaud du type tropical à alternances humides et sèches, ce qui confèrent à l'Oligocène sa plus forte originalité, cependant que les faunes marines se révèlent assez peu diversifiées. 


Vers -46 à -37 M.a., le département de la Sarthe est complètement émergé, il ne subsiste aucun vestige marin. Mais, il existe de nombreux lacs, qui ont laissé en témoignage de leur existence des sables et des grès, des marnes, des calcaires et meulières, avec des fossiles d’eau douce.


Document Albert Guillier.


étage  Miocène de -23 à -5,3 M.a. 


Les incursions marines du Miocène se limitent dans l’Ouest de la France, aux golfes de la Manche occidentale, de la Loire, la mer s’engouffre à l’intérieur des terres jusqu’à l’Est de Blois, recouvrant Tours, Saumur, Angers, Nantes. C’est dans ces golfes, l’époque des calcaires sableux coquilliers ( faluns ). Le climat est chaud et humide, remarquable par sa stabilité. Les mammifères réalisent une évolution qui va les conduire à leur apogée, marquée par la diversification, et l’accroissement de leur taille.


Terres émergées au Miocène, aspect des contours côtiers précisant l'important fjord submergeant Angers, Tours et Blois, s'engageant dans les terres en direction d'Orléans,

Le Miocène est la première époque du Néogène, elle a duré environ 18 M.a. et se subdivise en, 

- Miocène inférieur   - Aquitanien de -23,5 à -20 M.a.

                                 - Burdigalien de -20 à -16 M.a.

- Miocène moyen     - Langhien de -16 à -14,5 M.a.
                                - Serravallien de -14,5 à - 11 M.a.

- Miocène supérieur - Tortonien de -11 à -6,5 M.a.
                                 - Messinien de -6,5 à -5,3 M.a.



Document et texte de Jean-Claude Fischer
1 - Principaux affleurements.
2 - Limites extrêmes des extensions marines au Miocène..

Les incursions marines du Miocène, se limitent dans nos régions au golfe d'Anvers ( dépendance de lamer du Nord ), aux golfes de la Manche occidentale, de la Loire, de la Vendée, de l'Aquitaine ( dépendances du domaine atlantique ),  et aux fosses préalpines ( dépendances de la Téthys occidentales, celle-ci se trouvant partiellement isolée de la Téthys orientale par les Alpes, le Massif Corso-sarde et la Tyrrhénide ).
C'est, dans les golfes du domaine atlantique, l'époque des calcaires sableux coquilliers dénommés ( faluns ), tandis que la molasse s'accumule au pied des massifs alpin et  pyrénéen, et qu'en mer du Nord se sédimentent les sables et des marnes.
Les flores du Miocène de la base et celles du terminal se caractérisent par un climat chaud et humide, remarquable par sa stabilité.
Les Mammifères réalisent au cours du Miocène, une nouvelle poussée évolutive qui va les conduire à leur apogée, et qui est marquée notamment par la diversification et l'augmentation de taille chez les Proboscidiens. 
Les vertébrés marins se renouvellent presque  totalement au niveau des espèces dont certaines, apparues dès le Miocène inférieur, vont persister jusqu'à nos jours.


étage  Pliocène de -5,3 à - 1,8 M.a. 


Selon Jean-Claude Fischer, le domaine marin, en transgression de part et d’autre de la Picardie ( la mer atteint la Tamise d’une part, et Fécamp d’autre part ), plus au Sud elle est en régression, par rapport au Miocène. La mer s’arrête à l’Est d’Angers, et abandonne le bassin d’Aquitaine.

Terres émergées au Pliocène, en continuité avec le Miiocène ( Mio-pliocène de définition incertaine ), et s'achevant par un Plio-pléistocène aux limites floues, le Pliocène ne représente que 3,6 M.a. , et  se subdivise en deux étages 

- le Redonien /Tabinien de -5,3 à - 3,6 M.a.,

- la Paisancien / Astien de -3,6 à -1,8 M.a.

Document et texte de Jean-Claude Fischer
1 - Principaux affleurements,
2 - Limites extrêmes des extensions marines au Pliocène...

Le domaine marin, en transgression de part et d'autre de la Picardie ( la mer atteint l'embouchure de la Tamise d'une part, Fécamp d'autre part ), se trouve par contre en régression au Sud par rapport au Miocène. 
Les sédiments déposés par l'Atlantique et la mer du Nord au Pliocène sont encore des  faluns. Tandis que ceux du continent livrent à la découverte de nombreuses espèces végétales ( dont beaucoup subsistent de nos jours ). Une faune variée

La mer s'arrête un peu au-delà d'Angers, le rivage se situe vers Châteauneyf-sur-Sarthe, les rivières la Mayenne et la Sarthe, ne forment pas la Maine affluent de la Loire ; elles se jettent directement dans l'Océan Atlantique . Elles sont essentiellemnt des  «  fleuves côtiers », elles confluent avec les eaux matines par un vaste delta, dans une végétation subaquatique, où vivent et prolifèrent des Proboscidiens ( Deinothériums -  haut. 4 m. au garrot, Gonphothériums - haut. 2,5 au garrot - L .4,5, Paracérathériums - 5 m. au garrot, etc..... .


























Rotule d'un postérieur droit d'un GOMPHOTHERIEUM - Brissarthe - 49 - Document collection privée



























Rhizomes de plantes subaquatiques fossilisés, dont les Gomphothériums, les Dinothériums et autres , étaient tout particulièrement friands - Document collection privée.


Le climat qui demeure relativement chaud pendant la 1ère partie, c'est-à-dire le Redonien  de 5,3 à -3,4 M.a., puis progressivement devient nettement plus variable au Pliocène moyen. Vers la moitié du Plaisancien vers -2,5 M.a. les premières influences septentrionales se manifestent très précisément, signes avant-coureurs et incontestables d'un  très net refroidissement, annonçant les rigueurs glaciaires de l'ère suivante.


























Dents d'une  mandibule inférieure d'une GAZELLA BORBONICA , définit par Depéret
Parfaitement adaptées à cisailler en menus fragments les plantes aquatiques et subaquatiques - Document collection privée.


La toute première glaciation du Tertiaire - Cenozoïque a été définie par Schaefer en 1956, elle se situerait vers - 2,1 M.a. ( une incertitude existe ). Ebert en 1930, précise une glaciation s'étendant de  la fin du Tertiaire au début de l'ère Quaternaire - à l'époque du Péistocèn,  dénommée Donau de - 2,1 à -1,8 M.a. Cette glaciation est suivie d'une période dénommée interglaciaire * Donau / Günz.

* - du latin : inter signifiant entre ; et de glaciaire
période de net réchauffement, concrétisée par la fonte des glaces, le rehaussement du niveau marin, et la transformation des cours d'eau en torrents aux flux titanesques, réapparition de la  végétation avec la prolifération des conifères et des bouleaux.

Moins 1,2 millions d'années nouvelle glaciation, celle de Günz.

Nous sommes désormais dans l'ère Quaternaire, dans le Pléistocène, qui se confond avec le Paléolithique  / la Préhistoire et l'apparition des hominidés.

Un 3ème volet, un troisième ouvrage semble s'imposer :

GEOLOGIE DE LA SARTHE
Pléistocène et Préhistoire


Terres émergées et physionomie de la France au Pléistocène, il y a environn1,7 M.a.

Les rivages du Pléistocène, sans se confondre avec exactitude à ceux de l'actuel, s'en  rapprochent néanmoins fortement.


Document et texte de Jean-Claude Fischer
1 - Principales zones d' affleurements,
2 - Extrêmes limites des zones glaciaires.
3 - Limites probables des extensions marines en phase glaciaire.
4 - Limites probables des extensions marines en phase interglaciaire


Dans la même collection,

      * - GUECELARD - HISTOIRE & PATRIMOINE - Lexique
           analysé du «  Parler de nos Aïeux» - 3 parties
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      * - GUECELARD - NOMS & LIEUX - Glossaire raisonné 
            - 2 parties.

           www.gbcxjarrier.blogspot.fr

      * - GUECELARD - HISTOIRE ET ENCYCLOPEDIE -
           Analytique & Lexicographique
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